Comment la vague sud-coréenne a aussi submergé l’Inde

La vague de la culture populaire sud-coréenne a ces dernières années inondé le monde entier. En Inde, pourtant royaume de la puissante industrie bollywoodienne, c’est dans l’État du Manipur qu’elle a trouvé une brèche pour s’engouffrer, à partir des années 2000.

Après l’interdiction des films de Bollywood dans cet État du nord-est de l’Inde, le public “a trouvé réconfort dans la musique et les séries coréennes”, explique The Indian Express. À l’époque, le Front révolutionnaire populaire, l’un des plus vieux mouvements armés sécessionnistes dans le Nord-Est, avait interdit les films et les chaînes de télé hindis afin de stopper l’“indianisation” de cet État.

“Les séries et les films sud-coréens ont été importés [dans le Manipur] clandestinement, en provenance d’autres pays, et ils se sont ensuite répandus dans d’autres États [indiens] du Nord-Est”, ajoute le quotidien anglophone de Bombay.

Une propagation inexorable

La propagation est ensuite inexorable. En 2008, l’État du Nagaland, voisin du Manipur, organise le premier festival de musique indo-coréenne. Des jeunes de Mizoram, un autre État du Nord-Est, commencent à gagner des compétitions de K-pop en Asie. Après quoi, la culture coréenne ne cesse de prendre de l’ampleur.

Il existe aujourd’hui plusieurs compétitions de K-pop en ligne, organisées par le Centre culturel coréen en Inde, et plus de 3 000 équipes y participent, affirme The Indian Express. “Ce n’était qu’une question de temps avant que l’Inde ne possède sa première star de K-pop”, poursuit le quotidien. Sriya Lenka, qui a intégré cette année le girls band sud-coréen Blackswan, est native de l’État d’Odesha, sur la côte est du pays. Elle “est la première mais certainement pas la dernière” vedette indienne de la K-pop, prévient le journal.

Selon une étude de marché réalisée par Euromonitor, “la popularité de la K-pop et des séries coréennes en Inde ont entraîné une hausse des opportunités pour les fabricants de produits alimentaires et de condiments coréens”, souligne pour sa part le quotidien britannique The Independent. Par exemple, en 2020, la vente de nouilles coréennes a augmenté de 162 % dans le pays. “De nombreux fans indiens préfèrent également les soins et les produits de beauté coréens aux produits occidentaux ou faits maison”, assure le journal. Une aubaine qu’ont saisie les plateformes de commerce électronique en développant des partenariats avec des marques coréennes.

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