Vague de chaleur aux États-Unis : 80 millions d’habitants sous surveillance, 46 °C à Phoenix… Le dôme de chaleur n’est pas près de disparaître

La vague de chaleur historique qui frappe le sud-ouest du continent américain va s’étendre à partir de ce samedi 22 juillet.
La vague de chaleur historique qui frappe le sud-ouest du continent américain va s’étendre à partir de ce samedi 22 juillet.

CHALEUR - Une vague de chaleur étouffante s’est abattue sur une grande partie des États-Unis depuis près d’un mois. Mais depuis la semaine dernière, les thermomètres s’affolent, et la température dans la vallée de la mort à même atteint 54 °C, frôlant ainsi de la valeur la plus élevée jamais enregistrée sur terre.

Le « dôme de chaleur » - un phénomène lié à un anticyclone qui se bloque au-dessus d’une région du monde - n’est pas près de disparaître et de nouveaux records de températures devraient être franchis dans la semaine à venir, et peut-être même dès ce samedi 22 et dimanche 23 juillet.

« Alors qu’une grande partie du sud des États-Unis a connu une vague de chaleur prolongée en juillet et que la chaleur devrait augmenter dans l’ouest ce week-end, elle devrait encore s’étendre à la fin de la semaine prochaine », ont alerté en ce sens les services météo américains (NWS), ajoutant qu’environ 80 millions d’Américains vont subir des températures de 41 °C et plus ce week-end.

Plus longue vague de chaleur à Phoenix

Le météorologue Matthew Cappucci observe pour ce week-end deux « couloirs de chaleur » aux États-Unis. « Dans le sud-ouest désertique, la chaleur est sèche, mais les températures atteindront tout de même des records. Dans le sud et le sud-est, les températures élevées se combineront à une forte humidité tropicale », écrit le scientifique dans les colonnes du Washington Post.

Les thermomètres pourraient dépasser les 46 °C à Phoenix en Arizona (sud-ouest), qui subit actuellement sa plus longue vague de chaleur jamais enregistrée : vendredi, le mercure a dépassé les 43 °C pour le 22e jour d’affilée. La semaine dernière, Phoenix a même battu le record du plus grand nombre de jours où les températures ont atteint 43 °C ou plus.

Jeudi, un incendie s’est déclaré dans la région sur un site de stockage de propane, avec des explosions de citernes de gaz. « Lors d’un jour chaud comme celui-ci, ces citernes de propane se dilatent avec le chaud, elles deviennent de vrais missiles » en envoyant des débris jusqu’à plus de 450 mètres, a déclaré un responsable local des pompiers à la télévision locale KPHO.

À 500 km de là, en Californie, la vallée de la Mort et ses températures les plus élevées de la planète attirent les touristes, ces derniers voulant se prendre en photo aux côtés d’un écran affichant des températures toujours plus extrêmes. Certains attendent que le record absolu sur Terre, enregistré à 56,6 °C ici en 1913 mais contesté par certains experts, soit battu.

Un homme de 71 ans y est mort en début de semaine, et les gardes du parc national de la vallée de la Mort soupçonnent que « la chaleur a joué un rôle » dans son décès, ce qui en ferait le second de l’année.

Effet cumulé d’El Niño et du changement climatique

Dans le sud-ouest, les médecins s’inquiètent également de l’augmentation des cas de brûlures graves, parfois mortelles. Elles ont été signalées par des hôpitaux de l’Arizona et du Nevada, où les températures ont récemment dépassé les 45 degrés et où les décès liés à la chaleur ont augmenté, rapporte The Guardian.

Pour la suite du mois de juillet, la canicule devrait se déplacer vers le centre du pays, du côté des Rocheuses et des grandes plaines du Midwest, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).

Et le mois de juillet est en voie de battre le record du mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, non seulement depuis que l’on prend des mesures, mais aussi depuis des « centaines, si ce n’est des milliers d’années », a déclaré à la presse le climatologue en chef de la Nasa, Gavin Schmidt.

Ce triste record n’est pas seulement dû à El Niño, le phénomène climatique cyclique qui prend sa source dans l’océan Pacifique et entraîne une augmentation des températures mondiales, précise-t-il. Pour le spécialiste, les températures extrêmes vont persister car « nous continuons d’émettre des gaz à effet de serre dans l’atmosphère ».

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