La véritable origine du wax : un tissu pas si africain que ça

Rose, jaune, bleu… Des couleurs qui explosent. Des motifs singuliers. Chevaux au galop, hirondelles, fleurs. Du géométrique aussi. Le tissu emblématique du continent africain aux yeux du monde entier. "Au milieu des innombrables différences culturelles , le wax est le seul symbole commun à toute l’Afrique, celui qui la fédère de l’ouest au centre, en passant par le Maghreb", explique l’anthropologue Anne Grosfilley. Avant cette conquête, les rouleaux de cette étoffe baptisée wax (de l'anglais signifiant "cire") ont franchi de nombreuses étapes. Si ses techniques de création sont directement inspirées du batik, d'origine javanaise, elles sont dès la fin du XIXe siècle industrialisées par les Hollandais et les Anglais. C’est désormais un énorme marché. Vlisco, l’usine néerlandaise historique, produit chaque année 76 millions de yards de wax (presque 70 millions de mètres), écoulés à 90% en Afrique. Pour un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros. Ce n’est rien en comparaison des contrefaçons chinoises qui inondent le marché. À Paris par exemple, 96% des wax vendus sont des copies.

Ce ne sont ni les Africains ni les Hollandais qui sont à l’origine du wax, mais les Javanais. Présente en Indonésie dès le XVIe siècle, la Hollande a colonisé le pays, et la Compagnie néerlandaise des Indes orientales gouverne Java à partir de 1750. C’est sur cette île que les femmes créent un tissu de fabrication complexe, le batik, teint via un procédé fondé sur l'application de cire et aux dessins (...)

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