Vélo et partenariats : au Rwanda, Kagame parie sur le soft power sportif
C’est une compétition qui rassemble près de 2 millions de supporteurs, lesquels, sur le bord de la route, applaudissent les cyclistes, rapporte le quotidien belge Le Soir.
Et les personnes qui ne font pas le déplacement ne manquent pas de suivre à la radio le Tour du Rwanda, épreuve reconnue par l’UCI (l’Union cycliste internationale) en 2009.
Le Tour du Rwanda n’est pas qu’une simple épreuve sportive. C’est également “la meilleure vitrine pour le pays”.
Cette compétition permet au président “Paul Kagame d’asseoir encore un peu plus sa stratégie touristique reposant sur le tourisme de conférence et sur le sport”, explique le quotidien de Bruxelles.
Le cyclisme rwandais a traversé des périodes difficiles, raconte Le Soir. Pas plus tard qu’en 2023, des scandales de corruption ont “décapité” la fédération rwandaise.
Le Tour du Rwanda, sous la houlette de son directeur général, Freddy Kamuzinzi, a connu ces dernières années une “ascension vertigineuse”. Le budget qui lui est alloué a atteint le million d’euros cette année.
Désormais, vingt équipes, dont les meilleures d’Afrique, “fleurissent le plateau” du Tour, rapporte le quotidien belge.
Prochaine étape pour l’épreuve : être diffusée en direct et bénéficier d’une couverture médiatique plus conséquente.
Car le succès du Tour permettrait au Rwanda de faire “reluire ses plus beaux joyaux” afin de briller à l’international.
Pour atteindre cet objectif, Kagame ne regarde pas à la dépense : 40 % des finances du Tour proviennent du secteur public, rapporte Le Soir.
Selon les autorités, ces investissements rapportent “énormément”, et contribuent à rendre le pays attractif.
Le nombre de touristes en provenance d’Angleterre et de France a augmenté.
Des voix s’élèvent toutefois face à cette folie des grandeurs, critiquant le curieux sens des priorités du président.
“Entre 2010 et 2019, le ratio dette sur PIB est passé de 19 % à 56 %. Des chiffres brandis par l’opposition pour dénoncer ‘l’absence d’efforts pour réduire le taux de pauvreté’, qui stagne à 52 % depuis 2016, et le manque d’inclusivité de la croissance économique du pays”, explique Le Soir.