États-Unis: L'avortement remis en cause, les politiques français indignés

Des défenseurs de l'avortement devant la Cour suprême des États-Unis (photo d'illustration) (Photo: EVELYN HOCKSTEIN via REUTERS)
Des défenseurs de l'avortement devant la Cour suprême des États-Unis (photo d'illustration) (Photo: EVELYN HOCKSTEIN via REUTERS)

Des défenseurs de l'avortement devant la Cour suprême des États-Unis (photo d'illustration) (Photo: EVELYN HOCKSTEIN via REUTERS)

POLITIQUE - L’onde de choc atteint la classe politique française. Après que la très conservatrice Cour suprême des États-Unis a enterré ce vendredi 24 juin un arrêt qui, depuis près d’un demi-siècle, garantissait le droit des Américaines à avorter, Emmanuel Macron, Élisabeth Borne et de nombreux responsables politiques, de droite comme de gauche, ont exprimé leur indignation.

Le président français a regretté la “remise en cause” par la Cour suprême des États-Unis des libertés des femmes, soulignant que “l’avortement est un droit fondamental pour toutes les femmes”. “Il faut le protéger. J’exprime ma solidarité avec les femmes dont les libertés sont aujourd’hui remises en cause par la Cour suprême des États-Unis d’Amérique”, a-t-il tweeté en français et en anglais.

La Première ministre, Élisabeth Borne a parlé d’“un jour sombre pour les droits des femmes”, assurant que “nous ne lâcherons rien pour nos droits, jamais”. La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a elle fustigé une décision “consternante”, représentant “un recul majeur pour les droits fondamentaux”.

Jean-Luc Mélenchon a fustigé un “grand malheur” venant du “pays de Trump” et également alerté sur “les canaux de contagion des USA en France”.

“Une régression terrible. Une honte. Telle est la leçon: en matière de droits des femmes, rien n’est acquis. Ne rien lâcher, jamais, sur le droit des femmes à disposer de leur corps”, a tweeté Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale.

Déplorant une “terrible nouvelle”, l’eurodéputée insoumise Manon Aubry a quant à elle cité Simone de Beauvoir: “N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.”

“Honte à la Cour suprême”

Député LREM de la Vienne, Sacha Houlié a également réagi. “Les juges réactionnaires de la Cour suprême viennent d’ôter un droit fondamental aux Américaines et aux Américains. Ce recul doit sonner comme un avertissement. Les droits acquis sont précieux et il nous appartient chaque jour de les protéger”, a-t-il écrit sur le même réseau social.

“Un terrible recul. La France et l’Union européenne doivent plus que jamais être à l’avant-garde de ce combat, pour ancrer et faire avancer le droit à l’avortement”, a réagi, pour le gouvernement, le ministre en charge des affaires européennes, Clément Beaune.

“Indigne retour en arrière! Une Cour suprême a le devoir de garantir les droits fondamentaux, pas de les altérer. Le droit à l’avortement et la liberté des femmes restent un combat permanent même en Occident!”, a renchéri l’eurodéputé LR Geoffroy Didier.

Chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes durant le quinquennat précédent, l’ancienne ministre Marlène Schiappa a également exprimé son dégoût. “Révoquer le droit à l’avortement implique que les femmes riches iront dans d’autres États et les femmes pauvres pratiqueront des IVG clandestines au péril de leur vie. Comme au siècle dernier. Honte à la Cour Suprême”, a-t-elle tweeté.

Dans la foulée de cette décision, le Missouri a annoncé être le “premier” État à interdire l’avortement, le procureur général de cet État saluant “un jour monumental pour le caractère sacré de la vie”.

La plus haute juridiction du pays avait été renouvelé d’un tiers par Donald Trump, qui a nommé trois représentants de la droite conservatrice et religieuse, rendant ce courant politique majoritaire dans cette instance. Un tournant réactionnaire qui a rendu possible cette régression pour le droit des femmes, et qui pourrait désormais avoir un impact sur le droit à la contraception, les relations homosexuelles ou le mariage pour tous.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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