Une réunion de la coalition anti-EI pour "limiter les dégâts" du retrait US en Syrie

Dans la région d'Alep. La conférence de la coalition internationale qui lutte contre le groupe Etat islamique (EI), organisée à Washington le mois prochain, doit limiter les dégâts provoqués par l'annonce de Donald Trump du retrait des troupes américaines présentes en Syrie. /Photo d'archives/REUTERS/Rodi Said

WASHINGTON (Reuters) - La conférence de la coalition internationale qui lutte contre le groupe Etat islamique (EI), organisée à Washington le mois prochain, doit limiter les dégâts provoqués par l'annonce de Donald Trump du retrait des troupes américaines présentes en Syrie, a-t-on appris vendredi auprès de plusieurs sources informées.

Cette conférence, dont la date a été fixée provisoirement au 7 février, doit réunir les ministres de 79 pays engagés dans la coalition anti-EI.

Donald Trump a dit le 19 décembre son souhait de voir les quelque 2.000 soldats américains stationnés dans le nord syrien quitter le pays et que les Etats-Unis cessent de participer aux frappes aériennes conduites par la coalition internationale contre le groupe Etat islamique.

Le président américain a démenti avoir fixé le moindre calendrier pour ce retrait qu'il a ordonné contre l'avis de ses principaux conseillers à la Sécurité et sans consulter ni les parlementaires américains ni les alliés des Etats-Unis.

S'exprimant lors d'un briefing avec des journalistes avant le déplacement de Mike Pompeo au Moyen-Orient la semaine prochaine, un responsable du département d'Etat a affirmé que l'un des objectifs de cette conférence était de montrer que les Etats-Unis ne quittaient pas la région.

"Malgré des informations contraires et des récits erronés autour de la décision sur la Syrie, nous n'allons nulle part", dit ce responsable.

Trois sources informées ont toutefois indiqué que l'administration Trump travaillait assidûment sur les conséquences de la décision du retrait des troupes américaines.

Un conseiller au Pentagone décrit pour sa part cette conférence comme un moyen de "limiter les dégâts" provoqués par la décision de Trump.

"Ce (retrait) a été bâclé et il s'agit d'une décision individuelle" qui a irrité et frustré des commandants militaires américains et des membres de la coalition anti-EI, explique ce conseiller, sous le sceau de l'anonymat.

Cette conférence doit également montrer aux alliés de la coalition que "rien n'a été mis en place" concernant le retrait des soldats américains, ajoute-t-il.

Le président américain a déclaré mercredi que le retrait des forces militaires américaines déployées en Syrie serait progressif.

Selon une source au fait des discussions, une des propositions à l'étude actuellement est un retrait sur une période de 120 jours.

Mais pour le conseiller au Pentagone, cela devrait être plus long. "Même s'ils le voulaient, ils ne pourraient pas être partis d'ici à quatre mois"

(Arshad Mohammed, Jonathan Landay et Lesley Wroughton, avec Idrees Ali; Arthur Connan pour le service français)