Israël: Roquette près de Tel Aviv, sept blessés, Netanyahu écourte sa visite aux USA

Sept personnes ont été blessées lundi dans le centre d'Israël par une roquette à longue portée tirée de la bande de Gaza. La roquette s'est abattue tôt dans la matinée sur une habitation de Mishmeret, au nord de Tel Aviv. /Photo prise le 25 mars 2019/REUTERS/Yair Sagi

par Tova Cohen

MISHMERET, Israël (Reuters) - Sept personnes ont été blessées lundi près de Tel Aviv par une roquette à longue portée tirée de la bande de Gaza, rapportent les autorités israéliennes qui incriminent le mouvement Hamas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a décidé d'écourter la visite qu'il a entamée dimanche aux Etats-Unis. Il quittera Washington lundi juste après son entrevue à la Maison blanche avec Donald Trump, alors que cette visite devait à l'origine durer quatre jours.

Des renforts israéliens ont été dépêchés à la frontière de la bande de Gaza.

"A la lumière des événements sécuritaires, j'ai décidé de raccourcir ma visite aux Etats-Unis (...) Dans quelques heures, je rencontrerai le président Trump et je rentrerai immédiatement en Israël pour diriger de près nos initiatives", a-t-il déclaré.

Le chef du gouvernement israélien, qui brigue un nouveau mandat lors des élections législatives du 9 avril, a promis une réaction "forte" à ce qu'il a qualifié de crime odieux.

Donald Trump doit signer en sa présence un décret pour reconnaître la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan syrien, dont l'Etat hébreu s'est emparé en 1967 et qu'il a annexé en 1981.

La roquette, qui a parcouru environ 120 km, s'est abattue tôt dans la matinée sur une habitation de Mishmeret, au nord de Tel Aviv.

Les tirs de roquettes n'avaient pas fait de victimes à Tel Aviv et dans sa région depuis l'intervention israélienne de 2014 dans l'enclave palestinienne, administrée depuis 2007 par les islamistes du Hamas.

ISRAËL ACCUSE LE HAMAS

Parmi les blessés figurent un bébé, un petit garçon de trois ans, une fillette de 12 ans et une femme de 60 ans, ont fait savoir les secouristes israéliens du Magen David Adom. Les images diffusées à la télévision montrent un bâtiment très endommagé. Selon la police, le tir de la roquette a provoqué un incendie.

Les sirènes d'alarme ont retenti et l'armée a signalé le tir quelques minutes avant que la roquette ne s'abatte. Aucune revendication n'a été formulée mais le lieutenant-colonel Avichai Adraee, porte-parole de Tsahal qui s'est exprimé sur Twitter, l'a imputé au Hamas.

Le premier anniversaire des manifestations à la frontière entre Gaza et Israël pour le droit au retour des réfugiés palestiniens de 1948 sera célébré ce week-end.

Dans la bande de Gaza, les Palestiniens se préparent à une riposte israélienne. Les autorités israéliennes ont fermé tous les points de passage et interdit l'accès à la mer.

Selon deux chaînes de télévision, deux brigades d'infanterie et des unités blindées vont être appelées en renfort à la lisière de l'enclave.

Yahya Sinouar, chef de file du Hamas à Gaza, a annulé une réunion publique prévue lundi après-midi en raison des "événements", a-t-on appris de sources proches du mouvement.

"FAILLITE"

Deux roquettes ont été tirées en direction de Tel Aviv le 14 mars dernier mais n'ont fait ni victimes ni dégâts, selon les autorités israéliennes, qui ont là aussi accusé le Hamas.

Un membre des services de sécurité qui a requis l'anonymat a par la suite parlé de tirs accidentels. Le Mouvement de la résistance islamique n'est pas le seul mouvement à posséder de telles armes.

Benny Ganz, ancien chef d'état-major de Tsahal et fondateur du parti centriste Résilience pour Israël, qui sera le principal adversaire de Benjamin Netanyahu le 9 avril, l'accuse dans un communiqué d'une "faillite" dans la défense de la sécurité nationale.

Un responsable palestinien a rapporté que l'Egypte cherchait par sa médiation à rétablir le calme.

Jason Greenblatt, l'émissaire de Trump au Proche-Orient, a également condamné sur Twitter "cette violence venant de Gaza" et affirmé "le droit d'Israël à se défendre".

La France a aussi condamné "avec la plus grande fermeté les tirs de roquettes qui ont délibérément visé des zones habitées du territoire israélien". "Nous exprimons notre solidarité avec les victimes et rappelons notre attachement indéfectible à la sécurité d'Israël", a ajouté le ministère français des Affaires étrangères.

(Avec Stephen Farrell, Maayan Lubell et Dan Williams à Jérusalem, Nidal al Moughrabi à Gaza, John Irish à Paris; Jean-Philippe Lefief et Guy Kerivel pour le service français)