Ukraine: Ursula von der Leyen à Kiev pour aborder l'élargissement de l'UE avec Volodymyr Zelensky

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est arrivée ce samedi 4 novembre à Kiev pour discuter avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky de l'élargissement de l'UE, a-t-elle annoncé sur le réseau social X.
"Je suis ici pour discuter du chemin d'adhésion de l'Ukraine à l'UE", ainsi que du soutien financier de l'UE "pour reconstruire l'Ukraine en tant que démocratie moderne et prospère", a-t-elle indiqué à son arrivée à la gare de Kiev.

La Commission doit rendre le 8 novembre son rapport sur l'état des progrès réalisés par l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, et se prononcer sur l'ouverture ou non de négociations d'adhésion, avant que les Vingt-Sept ne se saisissent de la question lors d'un sommet à Bruxelles à la mi-décembre.

Sept critères

En juin 2022, l'UE a accordé à l'Ukraine le statut de candidat, dans un geste hautement symbolique quelques mois après le début de l'invasion russe, ainsi qu'à la Moldavie.

Pour passer à l'étape suivante, donc l'ouverture des négociations d'adhésion, la Commission a défini sept critères de référence pour Kiev. Il s'agit de conditions à remplir notamment en matière de lutte contre la corruption généralisée et de réformes judiciaires.

"Nous sommes optimistes. Nous avons fait beaucoup de réformes et nous avons adopté les lois nécessaires pour répondre aux recommandations" formulées par Bruxelles, a assuré jeudi le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.

Ursula von der Leyen elle-même avait jugé en septembre que l'Ukraine avait réalisé de "grandes avancées" dans ce sens.

Cette question doit être envisagée "sous l'angle de la sécurité" européenne, avait de son côté plaidé Volodymyr Zelensky auprès des dirigeants des Vingt-Sept réunis en sommet fin octobre.

Soutien militaire et sanctions contre Moscou

Lors de cette sixième visite d'Ursula von der Leyen en Ukraine depuis le début de l'invasion russe en février 2022, la dirigeante compte également aborder "le soutien militaire" des Européens, ainsi que "le douzième paquet de sanctions" de l'UE contre la Russie, en cours de préparation, a-t-elle déclaré à des journalistes.

"Le plus important message est de réaffirmer que nous nous tiendrons aux côtés de l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra", a-t-elle insisté, alors que Kiev s'inquiète de voir le soutien des Occidentaux s'effriter en raison du conflit entre Israël et le Hamas.

"C'est vrai que l'attention du monde est désormais davantage concentrée" sur le Proche-Orient, a-t-elle reconnu. "Mais j'avais programmé ce voyage (à Kiev) de longue date, c'est le type de voyage traditionnel avant de présenter un rapport sur l'élargissement de l'UE", a-t-elle poursuivi.

L'UE prévoit un paquet d'aides à long terme en soutien à l'Ukraine de 50 milliards d'euros, avec 33 milliards d'euros de prêts et 17 milliards d'euros de subventions - même si la révision du budget européen pour le financer suscite de fortes divisions entre États membres.

Les Vingt-Sept étudient par ailleurs une nouvelle série de sanctions contre Moscou, qui devraient inclure les exportations de diamants russes une fois que le G7 se sera mis d'accord sur un moyen de les tracer.

Nouvelle aide américaine pour Kiev

Alors que l'Ukraine éprouve des difficultés dans sa contre-offensive, les États-Unis ont de leur côté annoncé ce vendredi une nouvelle aide militaire de 425 millions de dollars, comprenant notamment des moyens de défense anti-aérienne.

Cette nouvelle enveloppe avait été approuvée par le Congrès américain fin septembre et "épuise les fonds restants actuellement disponibles", précise le Pentagone dans son communiqué. L'aide comprend des munitions d'artillerie, des armes antichars, ainsi que des munitions de petit calibre pour 125 millions de dollars.

Fin octobre, le président américain Joe Biden a demandé une aide de 105 milliards de dollars au Congrès pour répondre aux crises internationales et à l'immigration clandestine. Une demande qui comprend notamment 61,4 milliards pour l'Ukraine et 14,3 milliards pour Israël, et qui doit être votée à la Chambre des représentants, aux mains des républicains.

Article original publié sur BFMTV.com