Ukraine : en Russie, un propagandiste propose d’envoyer des « frappes préventives » sur la France

Vladimir Soloviev, journaliste et propagandiste du kremlin, a affirmé que la France devait être la cible de frappes préventives.
CAPTURE D’ÉCRAN/HUFFPOST Vladimir Soloviev, journaliste et propagandiste du kremlin, a affirmé que la France devait être la cible de frappes préventives.

GUERRE EN UKRAINE - Jusqu’où iront les va-t-en-guerre du Kremlin ? Lors d’une émission diffusée lundi 9 janvier sur la chaîne de télévision publique russe Rossiya-1, le journaliste et propagandiste en chef de Moscou, Vladimir Soloviev, a affirmé devant ses invités que la France devrait faire l’objet de « frappes préventives » en tant que « belligérant » dans le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine.

Une déclaration sulfureuse, qui fait suite à la promesse d’Emmanuel Macron la semaine dernière d’envoyer des blindés à l’armée ukrainienne pour la soutenir face à l’invasion russe. « Nous devrions faire une guerre préventive. Macron fournit des tanks, moi je ferais des frappes préventives contre la France en tant que belligérant », a-t-il lancé.

L’extrait en question a été repris et partagé sur Twitter par Anton Gerashchenko, conseiller officiel du président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Attention, France ! », alerte-t-il, « les propagandistes menacent d’une frappe préventive. »

« Nous avons assez d’armes pour détruire la France »

Les invités de Soloviev, loin de contredire leur hôte, valident la proposition et vont même encore plus loin, à l’image d’Andrey Gurulyov, un ancien général de l’armée russe à la retraite, désormais député de la Douma : « La France ne devrait pas exister. La France existait, et maintenant elle n’existe plus, est-ce que ça dérangerait qui que ce soit ? », abonde-t-il.

Avant de reprendre : « Si on frappe la France une fois, ce sera la fin de tout ça. Tout le monde aura peur, je vous le dis, personne ne voudra aller en Ukraine. Pas besoin d’engager notre potentiel stratégique, nous avons assez d’armes pour détruire la France ou la Grande-Bretagne ».

Ce n’est pas la première fois que des officiels russes ou les propagandistes ciblent la France, qu’ils jugent trop proche du pouvoir ukrainien. La semaine dernière, l’ancien chef de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurait avoir envoyé au président Emmanuel Macron un morceau d’obus qui a failli le tuer en Ukraine. Ce dernier aurait été tiré depuis un canon français Caesar fourni par l’executif à l’Ukraine.

Des avertissements aux soutiens de l’Ukraine

« Dans cette enveloppe, avec ma lettre, vous verrez un fragment d’obus d’une pièce d’artillerie française de 155 mm Caesar », a déclaré Dmitri Rogozine dans une lettre ouverte publiée sur Telegram. Contacté par l’AFP, l’ambassade de France a Moscou n’a pas souhaité commenter.

À la fin du mois d’avril dernier, le propagandiste Vladimir Soloviev avait également proposé d’utiliser des missiles balistiques Sarmat pouvant transporter des têtes nucléaires, et détruire un pays de la taille de la France ou du Royaume-Uni. « Il va de Kaliningrad à Berlin en 106 secondes. De Kaliningrad à Paris en 200 secondes », illustrait alors une journaliste russe sur son plateau.

Si ces déclarations pour le moins vindicatives n’ont évidemment pas été formulées par des personnes ayant des postes décisionnels en Russie, elles peuvent néanmoins être considérées comme des formes d’avertissement à l’égard des soutiens de l’Ukraine. Qui plus est dans un pays où la télévision publique est activement orientée par les autorités.

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