En Ukraine, la Russie mène de nouvelles frappes « massives »

Ce mardi 11 octobre, la Russie a mené de nouvelles frappes « massives » contre le territoire ukrainien (photo d’illustration prise à Kiev le 10 octobre après une frappe visant une centrale thermique).
Oleksandr Khomenko / NurPhoto / Getty Images Ce mardi 11 octobre, la Russie a mené de nouvelles frappes « massives » contre le territoire ukrainien (photo d’illustration prise à Kiev le 10 octobre après une frappe visant une centrale thermique).

GUERRE EN UKRAINE - L’offensive se poursuit donc en Ukraine, officiellement en réponse à l’explosion survenue sur le pont de Crimée samedi. Le ministère russe de la Défense a annoncé ce mardi 11 octobre avoir mené de nouvelles frappes « massives » contre des cibles militaires et des installations électriques ukrainiennes, au lendemain d’une première série de bombardements russes d’ampleur dans tout le pays.

« Aujourd’hui, les forces armées russes ont continué à mener des frappes massives avec des armes longue portée de haute précision, depuis des bases terrestres ou maritimes, sur des sites militaires et des installations électriques de l’Ukraine », a affirmé le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov.

« L’objectif des frappes a été rempli. Tous les sites désignés ont été touchés », a-t-il poursuivi dans ce compte-rendu quotidien, sans préciser combien de tirs avaient été effectués et où ils avaient été menés. D’ailleurs, au contraire de ce qui a été annoncé par Moscou, plusieurs cibles civiles ont également été touchées, à l’image d’une université, d’un terrain de jeu, de parcs ou de ponts piétons, et cela uniquement dans la capitale ukrainienne.

Des problèmes d’accès à l’électricité généralisés

Selon les autorités de Kiev, certaines de ces frappes visant des installations énergétiques dans la région de Dnipro, au centre de l’Ukraine, ont causé de « sévères destructions ». Le gouverneur régional, Valentin Reznitchenko a en effet expliqué : « les Russes ont tiré des missiles sur les infrastructures énergétiques des districts de Pavlograd et de Kamian : il y a de sévères destructions », précisant au passage que « de nombreux villages sont sans électricité ».

« Dans la région, un mode d’économie totale de l’électricité est mis en place afin que les hôpitaux, les transports et d’autres infrastructures sociales importantes puissent fonctionner », a-t-il ajouté, appelant les habitants à « économiser l’électricité ». Une consigne d’ailleurs martelée auprès de l’ensemble de la population par le gouvernement.

À l’échelle de l’Ukraine, ce sont quelque 300 localités qui restent privées d’électricité. L’opérateur électrique desservant la capitale, DTEK, a annoncé que, faute de puissance suffisante, « dès mardi » des coupures d’électricité régulières allaient affecter différents quartiers au moment où l’hiver approche et que les Ukrainiens craignent des pénuries d’eau, de chauffage et d’électricité.

Et pour cause : dans plusieurs autres régions et notamment dans l’ouest de l’Ukraine, des frappes ont là aussi sévèrement endommagé certaines infrastructures clés. Le gouverneur de la région de Lviv a notamment évoqué « trois explosions sur deux sites d’infrastructures de la région » et indiqué que la principale ville de la région était privée à 30 % d’électricité. Dans le même temps, plus au sud, près de Vinnytsia, « deux sites ont été endommagés » et au moins deux personnes ont été blessées après des « frappes de drones et de missiles ».

Une réunion d’urgence du G7

De même, la ville de Zaporijjia, non loin du front et pilonnée par des bombardements russes ces dernières semaines, a essuyé, selon les autorités ukrainiennes, une salve de douze missiles de type S-300 qui se sont abattus sur des infrastructures « civiles » en faisant un mort. À Kiev en revanche, au contraire de lundi, aucun missile n’est tombé sur la capitale. Ce qui n’a pas empêché les sirènes d’alarme de résonner pendant plus de cinq heures d’affilée dans la matinée.

Du côté russe, en plus de se féliciter de la réussite des frappes menées jusqu’à présent, on assure par ailleurs que l’armée russe a repoussé des attaques ukrainiennes sur plusieurs fronts dans le sud et l’est du pays. Des déclarations notamment relayées par le ministère de la Défense que l’AFP n’a pas été en mesure de confirmer de source indépendante.

Pendant ce temps, la communauté internationale a en tout cas réaffirmé son soutien à Kiev après la vague de bombardements de lundi. L’Union européenne a par exemple estimé que les frappes sur des cibles civiles s’apparentaient à des « crimes de guerre ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a quant à lui dénoncé « une escalade inacceptable » pendant que Joe Biden promettait des « systèmes perfectionnés » de défense antiaérienne, tout comme l’Allemagne.

Face à cette reprise particulièrement violente des hostilités, le G7 a prévu ce mardi une réunion virtuelle d’urgence, à laquelle participera Volodymyr Zelensky.

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