Ukraine, les mots de la guerre (5/5) : un nouveau “soft power”

Depuis l’invasion russe, l’apprentissage de la langue ukrainienne est en forte hausse. L’application Duolingo, qui propose des cours en ligne à ses utilisateurs, a déclaré, à la fin 2022, que plus de 1,3 million de personnes avaient commencé à apprendre l’ukrainien sur sa plateforme après le début du conflit. Dans certains pays proches de l’Ukraine, comme la Pologne et l’Allemagne, l’application a observé une hausse de 1 600 % du nombre d’utilisateurs apprenant cette langue. La tendance est comparable dans des pays bien plus éloignés géographiquement, comme l’Argentine, le Vietnam et le Japon.

Mais les cours d’ukrainien ont aussi la cote sur le territoire ukrainien, relate le Los Angeles Times. Le journal américain a rencontré des citoyens russophones qui se sont mis à apprendre cette langue depuis le début de la guerre. Si l’Ukraine est un pays bilingue, avec de nombreux citoyens russophones − en particulier dans l’ouest et le sud du pays, proches de la frontière avec la Russie −, la part de citoyens ayant le russe comme langue maternelle a décliné. Un sondage publié par l’institut ukrainien Rating en avril 2022 illustre ce phénomène : seuls 16 % des Ukrainiens ont déclaré que leur langue maternelle était le russe, contre 40 % en 2012.

Pour Olga Petrenko, professeure d’ukrainien à Tchernihiv interrogée par le Los Angeles Times, “la guerre ne se livre pas seulement sur le champ de bataille. La langue est aussi une arme.” Dans ce cinquième − et dernier − épisode de notre série audio sur les mots de la guerre, nous nous intéressons au soft power ukrainien pour raconter l’influence de la langue et de la culture ukrainienne à l’étranger.

Les précédents épisodes sont à écouter ici :

Nous espérons que cette série vous a plu, et, surtout, que l’anniversaire de la guerre, célébré ce vendredi 24 février, sera le dernier.

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