UFC: Qui est Erin Blanchfield, l’obstacle sur la route de la ceinture pour Manon Fiorot?
Son surnom, Cold Blooded (à sang froid), remonte à loin. "Mon père m’a surnommé comme ça quand j’étais petite. C’est par rapport à la façon dont je me comportais dans mes compétitions. Je restais stoïque, victoire ou défaite. C’est lui qui a trouvé ça. Pour mon premier combat de kickboxing, je devais décider de mon surnom de combattante, j’ai inscrit celui-là et c’est resté." Dernier obstacle sur la route du titre des -57 kilos pour Manon Fiorot, son aînée de dix ans qu’elle affronte ce week-end en main event d’une UFC Fight Night à Atlantic City, dans son Etat du New Jersey, l’Américaine Erin Blanchfield (12-1, 6-0 à l’UFC; 24 ans) a le combat dans le sang.
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Une histoire de famille. Initiée par un papa fan de MMA, George, qui lui a trouvé son surnom, et un petit frère, Brendan, futur combattant professionnel – deux combats en carrière dans l’organisation Dead Serious MMA en 2021 et 2022 – qui a servi de source d’inspiration à la native d’Elmwood Park pour se lancer dans le jiu-jitsu brésilien dès l’enfance. "Mon petit frère a commencé à s’entraîner quand il avait 4 ans, raconte-t-elle au micro de RMC Sport. Ma mère l’avait inscrit pour qu’il sache se défendre. Je venais d’arrêter la danse, j’avais 7 ans, et je suis allé le voir. J’ai vu une fille avec une ceinture noire et je me suis dit que c’était trop cool. Elle m’a donné mon premier cours d’introduction et j’ai commencé le jiu-jitsu NoGi puis le kickboxing."
Coup de foudre immédiat. "Je suis tombée amoureuse des sports de combat. J’ai commencé la compétition à 8 ans. J’ai fait ça toute ma vie. Je me souviens à peine de ma vie sans les sports de combat. C’est une passion, quelque chose que j’aime vraiment." Kickboxing, grappling, la gamine se prend vite au jeu de la compétition. A 12 ans, inspirée par le célèbre combat entre Ronda Rousey et Miesha Tate dans l’organisation Strikeforce, Blanchfield a fait son choix: elle veut devenir combattante professionnelle. Elle n’aura pas beaucoup à attendre pour voir son rêve se réaliser.
Victorieuse du titre des mouches en grappling à l’EBI 12 en 2017, à 18 ans, elle effectue son premier combat amateur de MMA quelques mois plus tard. Avant de basculer chez les pros début 2018 au Cage Fury pour une victoire par TKO au premier round. Après un passage par l’organisation 100% féminine Invicta, où elle connaît début 2019 ce qui reste pour l’instant sa seule défaite en carrière (une décision partagée) face à Tracy Cortez… aujourd’hui onzième du classement des prétendantes dans sa catégorie à l’UFC, elle tape dans l’œil de cette dernière qui la signe en 2021.
L’année où elle arrête ses études de journalisme, avec focus sur les médias sportifs, qu’elle espère faire fructifier plus tard avec l’envie de devenir commentatrice de MMA une fois sa carrière terminée. Depuis? Inarrêtable. Six combats à l’UFC pour six victoires, dont trois avant la limite toutes sur une soumission (à chaque fois différente), symbole de son impressionnant niveau au sol, un des meilleurs dans les catégories féminines. Au passage, elle accroche à son tableau de chasse Miranda Maverick (alors considérée comme grand espoir de la catégorie), Molly McCann, l’ancienne championne des -52 kilos Jessica Andrade et l’ancienne prétendante au titre des -57 kilos Taila Santos. "Mon combat contre Andrade a mis de la lumière sur moi. Les gens savaient déjà que j’étais forte mais pas à ce point-là, face à une ancienne championne à l’UFC."
De quoi se rapprocher d’un combat pour la ceinture. Mais rien ne presse du haut de ses 24 ans. "Les gens me demandent si je suis frustrée de ne pas avoir encore eu une chance pour le titre et je réponds non car je grandis à chaque combat. La plupart des femmes que j’affronte sont beaucoup plus âgées que moi et j’utilise ces oppositions pour prendre de l’expérience à chaque combat." En cas de victoire face à Fiorot, elle sera bien en première ligne pour prendre la championne qui sortira de la troisième danse entre la patronne actuelle Alexa Grasso et l’ancienne reine Valentina Shevchenko.
"Il n’y a aucune promesse et les choses peuvent changer, explique-t-elle. Les deux seules femmes devant nous se battent pour le titre donc quand je m’imposerai samedi soir, je pense mériter ma chance pour le titre." On connaît une "Beast" française qui n’est pas de cet avis. Même si elle tient son adversaire du week-end en haute estime. "Elle est très forte et elle sera peut-être championne un jour, nous lâchait Fiorot il y a quelques mois. Mais après moi." Ceinture noire de jiu-jitsu brésilien comme l’Américaine, qui possède tout de même un plus long background au sol, la Niçoise devra se méfier du sol de celle qui sera à la maison dans le New Jersey. "Soumettre une adversaire est la meilleure sensation", sourit cette dernière. Attention danger. Avec Erin Blanchfield, Manon Fiorot affronte bien une combattante à sang froid.