UFC: "nous avons vu des ouvertures", Dustin Poirier explique comment il a battu Benoît Saint Denis

Malmené pendant un round et demi, Dustin Poirier a rappelé qu’il n’était pas une légende de l’UFC pour rien. L’Américain de 35 ans, 3e au ranking des poids légers (30 victoires, 8 défaites), a mis KO le Français Benoît Saint Denis dans le très attendu co-combat principal de l’UFC 299 à Miami (Floride). Dans une interview au site de l’UFC, le natif de Lafayette a expliqué avoir identifié le point faible de son adversaire pour triompher dessus dès que l’occasion s’est présentée.

"Il lâche tout dans chaque coup sans la meilleure technique"

"Je pense qu'il s’est baissé, a lancé un ‘overhand’ et j’ai cassé son timing avec un uppercut", a-t-il détaillé. "Ses jambes sont en quelque sorte parties mais quand il est revenu, il était lâche, le menton levé et les mains baissés, essayant de me blesser. Et ça, nous l’avons travaillé à l’entraînement, je sais que l'UFC a les images parce que les caméras étaient là. Nous nous entraînions: ‘pare, pare, envoie le crochet, pare, pare, envoie le crochet’, parce qu'il a combattu mon pote Thiago Moises (en septembre 2023 à l’UFC Paris, NDLR) et quand il s'est mis contre le grillage, il a commencé à lancer les combinaisons de la hanche avec le menton en l'air. C’est un bon puncheur et un gars fort mais il lâche tout dans chaque coup sans la meilleure technique. Vous savez, il est encore jeune, il travaille toujours mais nous avons vu beaucoup d'ouvertures et j'ai vraiment senti que le crochet droit allait être là et c'était ça."

Avant ce coup décisif, Poirier – qui a encensé le Français après le combat – reconnaît avoir vécu un début de combat très rude avec la perte du premier round. "C'était génial, c'était un peu dur, pas au niveau des émotions, mais juste un peu surpris, ce n'est pas un très gros puncheur mais il est très fort. Il faisait un gros 55 (155 livres, soit 70kg, le poids limite de la catégorie). Je me demande combien il pesait ce (samedi) soir, il était vraiment solide et ses capacités de lutte étaient correctes. J'étais là: ‘merde, je suis assis ici à perdre des rounds contre ce gamin’. Bon, il ne m'a pas fait tomber, je me suis fait tomber en sautant pour une guillotine. Et je le referai, bon sang."

Poirier sourit de ce geste qui a bien failli lui être fatal en toute fin de premier round alors que son camp l’exhortait, pendant le combat, à ne plus le reproduire. "Contre le grillage quand j’avais le coude haut, Mike (Brown, son entraîneur) me disait: ‘ne fais pas ça’ juste après qu'il me l'ait dit dans le coin et j'étais genre: ‘tu sais quoi? Je le fais’."

Poirier se réjouit enfin d’avoir fait taire les critiques sur son choix de combattre un adversaire assez bas au classement (12e du ranking), avec la crainte d’avoir beaucoup à perdre. "Le sommet est en quelque sorte au point mort en ce moment, les gars ont des combats à venir, il n'y avait pas d'autres grands noms au sommet que je pouvais combattre en ce moment chez les poids légers", a-t-il rappelé. "Et ils ont ce gars qui représente la France, qui est sur une séquence de cinq victoires consécutives, qui fait beaucoup de bruit et qui a de nombreux adeptes là-bas en Europe, donc c'était logique."

Article original publié sur RMC Sport