Tunnel Lyon-Turin : les soutiens et opposants à la ligne ferroviaire nous expliquent leurs arguments

LYON-TURIN - Ils sont prêts à stopper un chantier pharaonique. Samedi 17 juin, environ 3 000 personnes ont manifesté dans la vallée de la Maurienne, en Savoie, contre la construction de la ligne grande vitesse Lyon-Turin, un projet ferroviaire chiffré à près de 30 milliards d’euros, mais qui ne fait pourtant pas rêver certains militants écologistes.

Après cette journée et des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre en fin d’après-midi, les organisateurs ont fait état d’un bilan « d’une cinquantaine de blessé-es graves, 6 hospitalisations dont 2 pronostics fonctionnels engagés ».

« 96 ressortissants étrangers, connus des services, ont été refoulés à la frontière. Plus de 400 objets dangereux ont été saisis lors des contrôles en amont. Soutien aux 12 gendarmes blessés », a de son côté résumé dans un tweet le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, Le HuffPost a suivi sur le terrain ce week-end de mobilisation. À notre micro, opposants et soutiens de ce projet particulièrement complexe, lancé il y a une trentaine d’années, détaillent leurs arguments.

Selon les militants écologistes, le chantier « titanesque » impliquant le forage de galeries à travers les massifs alpins représente une menace du fait du drainage lié à la construction du tunnel, représentant « 60-125 millions de m3 d’eau annuellement ». D’après eux et certains syndicats agricoles, les travaux prévus vont provoquer l’artificialisation d’environ 1 000 hectares de terres agricoles et « détruire la montagne pour les intérêts économiques de quelques-uns ». Ils soutiennent que la ligne de fret existante, qui passe via le tunnel ferroviaire du Fréjus, pourrait être davantage exploitée.

« Il faudra bien un jour savoir dans quel esprit malade est née l’idée que le tunnel Lyon-Turin allait détruire la planète alors que les Suisses en ont construit trois identiques sans aucun problème », a répliqué jeudi dans un tweet le Comité pour la Transalpine, réunissant les partisans ardents du chantier. Ces derniers considèrent la ligne essentielle pour leur ambition de reporter sur des trains, chaque année, un million de camions circulant dans la vallée de la Maurienne. La ligne permettra aussi de gagner environ 2 heures sur le trajet entre Lyon et Turin.

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