En Tunisie, on numérise des journaux plus que centenaires, témoins de l'histoire multiculturelle

En Tunisie, on numérise des journaux plus que centenaires, témoins de l'histoire multiculturelle

Une course contre la montre pour sauver la mémoire de la Tunisie. Dans le sous-sol de la Bibliothèque nationale de Tunis, la conservatrice Hasna Gabsi tourne les pages de journaux qui ont parfois plus de 150 ans. Objectif, numériser ces trésors fragiles :

"Il y a une politique de préservation à la Bibliothèque nationale, donc nous travaillons pour préserver ces archives, dont la plupart, surtout celles qui sont stockées ici, sont dans un état délicat, explique Hasna Gabsi. Cela nous a poussé à suivre une politique de numérisation, qui est une manière de préserver ces documents."

Au XIX siècle de nombreuses communautés vivaient en Tunisie, et chacune avait son journal, dans sa langue. 16 000 titres, reflet de la Tunisie d'alors.

"Ces périodiques, étant multilangues, représentent en fait une Tunisie plurielle, qui n'existe pratiquement plus, une Tunisie française, italienne, maltaise, judaïque", explique Raja Benslama, la directrice de la Bibliothèque nationale.

"La Tunisie pour moi c'est une mosaïque, ajoute l'historien Abdesattar Amamou, c'était une très belle mosaïque, très variée, carrément différent des autres pays arabo-musulmans."

Ces journaux ont disparu quand les populations qui formaient cette mosaïque ont quitté le pays. Dans les dernières années, la presse tunisienne s'est développée avec de nouveaux titres, apparus après le printemps arabe de 2011. Mais beaucoup peinent à survivre, dans un contexte difficile pour la presse écrite en général.