Tunisie : à Zarzis, la colère des familles des disparus en mer

Le 21 septembre, une embarcation qui avait à son bord 18 migrants clandestins tunisiens a fait naufrage au large de Zarzis, dans le Sud-Est tunisien, relate le site Nawaat.

Alertés par des familles sans nouvelles de leurs proches, des marins pêcheurs et des associations locales ont spontanément entamé un travail de recherche en mer pour tenter, au moins, de repêcher les corps des victimes. En l’absence d’une réaction des autorités, les pêcheurs ont dû interrompre leurs activités économiques pour se consacrer aux efforts de recherche.

“C’est fort, c’est un véritable acte politique. C’est une forme d’autogestion, les citoyens s’organisent par eux-mêmes”, témoigne Walid, habitant de Zarzis. Le 5 octobre, une femme est identifiée “grâce à son bracelet”, sur une plage de l’île de Djerba. Il s’agit de Malek Ourini, une jeune femme de 27 ans. Le 10 octobre, plusieurs corps sont retrouvés par des pêcheurs.

Parmi les disparus, une femme et sa fille. Elles souhaitaient rejoindre Karim, le père de famille, qui réside en Italie. Après le drame, Karim est revenu dans sa ville natale, pour rechercher sa famille disparue en mer.

Enterrements sommaires

Selon le reportage publié par Nawaat, au moins 4 naufragés qui faisaient partie de l’expédition du 21 septembre ont été enterrés au cimetière des Jardins d’Afrique, appelé aussi “cimetière des inconnus”. Un cimetière où sont généralement enterrés des migrants subsahariens morts lors d’une traversée clandestine et dont l’identification est impossible. Les Zarzisois se demandent comment le procureur de la République a pu autoriser l’inhumation de ces corps alors même que des familles étaient à leur recherche.

Sous la pression des familles et de la société civile locale, les autorités ont entamé une série de tests ADN pour tenter d’identifier des corps. Signe de la colère des habitants, la grève générale qui a été lancée à Zarzis le 18 octobre par l’Union régionale du travail a été massivement suivie, rapporte le site Tunisie numérique.

Détresse sociale

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