Tribune de soutien à Depardieu : Jacques Weber regrette d’avoir signé le texte

Signataire de la tribune pro-Depardieu parue dans Le Figaro, Jacques Weber fait son mea culpa auprès des victimes d’agressions sexuelles.
JULIEN DE ROSA / AFP Signataire de la tribune pro-Depardieu parue dans Le Figaro, Jacques Weber fait son mea culpa auprès des victimes d’agressions sexuelles.

CULTURE - Nouveau mea culpa d’un signataire de la tribune de soutien à Gérard Depardieu. Ce lundi 1er janvier, l’acteur et metteur en scène Jacques Weber explique regretter son « aveuglement », après avoir soutenu Gérard Depardieu, accusé de viols et très critiqué après la diffusion d’images où il multiplie les propos misogynes et insultants envers des femmes.

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En effet, Jacques Weber fait partie de la soixantaine de signataires de la tribune du camp pro-Depardieu appelant à « ne pas effacer » l’icône du cinéma français. Une tribune parue le jour de Noël dans Le Figaro. Mais ces derniers jours, plusieurs de ces personnalités ont depuis pris leurs distances, dont les personnalités du cinéma Pierre Richard, Carole Bouquet (son ancienne compagne), Nadine Trintignant et Gérard Darmon.

« J’ai par réflexe d’amitié signé à la hâte, sans me renseigner, oui j’ai signé en oubliant les victimes et le sort de milliers de femmes dans le monde qui souffrent d’un état de fait trop longtemps admis », écrit cette fois Jacques Weber dans une tribune publiée par Mediapart.

Dans son texte, le comédien français use même de mots très forts pour revenir sur sa position initiale : « Ma signature était un autre viol », lâche-t-il. « Malgré l’amour ou l’admiration que ses amis, sa famille et la famille du cinéma lui portent, nous ne devons pas empêcher la vérité d’éclore ».

« Si l’on a été coupable d’accepter des comportements désormais inacceptables sur les plateaux de cinéma et de théâtre, alors oui je fus coupable », reconnaît également Jacques Weber.

Comme lui, Patrice Leconte a lui aussi rétropédalé ce 2 janvier, une semaine après avoir signé la tribune dans le Figaro. Le réalisateur a expliqué sur LCI regretter l’avoir signée. « J’ai appris après de qui elle émanait. J’ai été un âne vraiment, et je suis très lucide. Comme disait Brassens, quand on est plus de deux on est une bande de cons. »

Contre-tribune

Tombé de son piédestal après la diffusion début décembre d’images où il multiplie les propos misogynes, Gérard Depardieu, visé au total par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol qu’il réfute, divise désormais le monde du cinéma et au-delà.

L’acteur de 75 ans est mis en examen pour viols depuis 2020 à la suite d’une plainte d’une comédienne d’une vingtaine d’années, Charlotte Arnould.

La tribune appelant à « ne pas effacer » Gérard Depardieu a suscité en retour plusieurs « contre-tribunes », dont l’une signée par quelque 8 000 artistes.

Dernière en date, celle publiée lundi par Libération proclame que « l’art n’est pas un totem d’impunité ». « Les monstres sacrés n’existent pas. Il n’y a que des hommes ordinaires auxquels on a donné tous les droits », est-il écrit dans cette tribune signée par 150 personnalités du monde de la culture, dont les comédiennes Muriel Robin, Alexandra Lamy et le metteur en scène Thomas Jolly.

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