Lettre d'Adèle Haenel: la ministre de la Culture dénonce les "tribunes à l'emporte-pièce"

La ministre de la Culture réagit à la lettre d'Adèle Haenel, dans laquelle l'actrice annonce son retrait du cinéma.

La lettre ouverte d'Adèle Haenel n'a pas convaincu Rima Abdul-Malak. La ministre de la Culture réagit ce vendredi dans une interview au Parisien à cette missive publiée par Télérama la semaine dernière, dans laquelle l'actrice annonce son retrait du cinéma français qu'elle accuse de complaisance envers les prédateurs sexuels.

"Je crois davantage au pouvoir des films pour faire bouger les mentalités, comme le fait 'La Nuit du 12' sur les violences faites aux femmes, par exemple, plutôt qu’aux tribunes à l’emporte-pièce", répond la ministre à une question sur le sujet.

Et d'insister sur les initiatives mises en place par son ministère "pour lutter contre toutes les violences et harcèlements": "Nous avons rendu obligatoire les formations à la prévention contre le harcèlement et les violences sexuelles pour toutes les structures qui reçoivent des subventions, dans le champ du cinéma comme dans tous les autres secteurs."

"Pour faire progresser la parité dans le cinéma, nous avons mis en place le Bonus parité", poursuit-elle. "Si l’équipe de tournage d’un film est paritaire, les aides du CNC vont être majorées de 15 %. C’est très incitatif."

Une "complaisance généralisée"

Télérama a publié le 9 mai une lettre d'Adèle Haenel dans laquelle l'actrice, absente des plateaux de cinéma depuis des années, acte son retrait du 7e art:

"J’ai décidé de politiser mon arrêt du cinéma pour dénoncer la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels", y écrit-elle notamment.

Elle y accuse le monde du cinéma de "se donner la main pour sauver la face des Depardieu (accusé de violences sexuelles par treize femmes, NDLR), des Polanski, des Boutonnat (président du CNC, accusé d'agressions sexuelles sur son filleul, NDLR)."

En juin dernier, quand Le Parisien lui avait demandé si Dominique Boutonnat pouvait rester en fonction malgré sa mise en examen, Rima Abdul-Malak avait répondu: "Il est mis en examen, pas condamné. La présomption d’innocence prévaut."

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - « Je m’y attendais » : la misère de la Culture Rima Abdul-Malak revient sur son interpellation par des militantes lors de la cérémonie des Molières