La traversée de Paris de Charles Dantzig

Charles Dantzig déambule au gré des mots et des rues.  - Credit:
Charles Dantzig déambule au gré des mots et des rues. - Credit:

Sous le ciel de Paris s'envole une chanson… et quelques jurons maugréés par Victor, écrivain en mal d'inspiration, dont le dernier livre, Place de l'Estrapade, remonte à déjà dix ans. « J'ai connu Paris grondant d'énergie… On en a fait un Ehpad », fulmine-t-il en remontant la rue de l'École-de-Médecine. Paris ne serait-il donc plus une fête ? Ce n'est pas l'avis de son fils Victorien, qui assiste au Carreau du Temple à son douzième ballroom « Paris is Burning Again ». Ni de son amie Gabrielle, galeriste éprise de danse classique et d'un homme beaucoup plus jeune qu'elle, digne héritière du bel esprit des Mattromer, « famille bordélique qui donne un grand sentiment de liberté aux autres ». « Tu fais une chose qu'il ne faut jamais faire à Paris, gourmande-t-elle Victor, des mots d'esprit sur toi-même. Paris qui a mille choses à quoi penser finira par les croire. »

Tandis que les Parisiens se chamaillent, les bêtes qui les entourent virevoltent au-dessus de la capitale ou déambulent dans ses entrailles, épinglant au passage leurs compagnons humains. Il y a celles qui vivent sous leur toit, tel Guillaume le teckel, que Victor aurait aimé avoir pour fils, ou Xanax, le chat esthète s'allongeant langoureusement sur les livres d'art de Gabrielle. Et celles dont les hommes ne recherchent pas la compagnie, comme ces insectes rassemblés en colloque révolutionnaire au jardin du Luxembourg, dissertant sur la condition animale à travers les siècles. Charles Dantzig leur [...] Lire la suite