Dans « Les Traîtres » sur M6, le philosophe Vincent Cespedes est devenu la bête noire des téléspectateurs

Le philosophe Vincent Cespedes fait couler beaucoup d’encre depuis la diffusion des « Traîtres » sur M6. Jugé arrogant et trop sûr de lui, le philosophe se défend et dit s’être donné à fond dans le jeu télé.
Le philosophe Vincent Cespedes fait couler beaucoup d’encre depuis la diffusion des « Traîtres » sur M6. Jugé arrogant et trop sûr de lui, le philosophe se défend et dit s’être donné à fond dans le jeu télé.

TÉLÉVISION - Surnommé par de nombreux téléspectateurs la « tête à claques » de la saison, le philosophe Vincent Cespedes ne laisse pas grand monde indifférent depuis qu’il est devenu l’un des visages l’émission de M6 Les Traîtres.

La deuxième édition de ce jeu télévisé est diffusée depuis le 12 juillet tous les mercredis en prime time. Et cette année, 18 candidats participent à une partie de « loup-garou » géante (du nom du jeu de société Les Loups-Garous de Thiercelieux), dans laquelle chacun a eu un rôle attribué au début de l’émission : les traîtres d’un côté, ceux qui sont loyaux de l’autre.

Dans les personnalités qui jouent, on retrouve le politicien Jean Lassalle, candidat malheureux à la dernière présidentielle, l’ancienne escrimeuse et ministre Laura Flessel ou encore le couple de YouTubeurs Juju Fitcats et Tibo Inshape. Mais en dépit de leur notoriété ou de leur profil, ce ne sont pas ces candidats qui font le plus réagir le public. Dans ce rôle, on retrouve plutôt le philosophe Vincent Cespedes.

« Leadeur des loyaux »

L’intellectuel a en effet rapidement pris un rôle décisionnaire, voire un peu « arrogant » pour certains, son opinion étant dès le départ très écoutée et suivie. Un rôle de figure d’autorité qui peut en effet agacer, les téléspectateurs s’en donnant à cœur joie pour étaler leur colère sur les réseaux sociaux à chaque diffusion des Traîtres.

Dans les épisodes, le philosophe de 49 ans expose sans détour son point de vue. Et du fait de son assurance, les autres participants ont tendance à suivre ses analyses pour désigner le « traître » de la bande qui mérite d’être éliminé. Ce fut notamment le cas lors de l’épisode 6, quand Vincent Desagnat a été poussé vers la sortie : Vincent Cespedes a réussi à convaincre tout le monde que le comédien faisait partie des traîtres… mais il s’est trompé.

Cette erreur n’a pour autant pas freiné les ardeurs de Vincent Cespedes. Dans le dernier épisode, il a ainsi continué d’être « le leader des loyaux », comme le désignait avec humour le cuisinier Norbert Tarayre dans cet épisode 8. Le philosophe avait cette fois-ci dans le viseur Charlotte de Turckheim, et il a tenté de convaincre tout le monde de l’éliminer. Avec réussite encore une fois, et pour découvrir, ce coup-ci, que l’actrice était bien une « traîtresse ».

Mais malgré ce dernier succès, sa pugnacité continue à déranger une partie du public sur les réseaux sociaux, et certains ne cessent de le trouver beaucoup trop sûr de lui :

Tenir son rôle

Des critiques auxquelles l’intéressé a décidé de répondre, évoquant notamment une étiquette d’« intellectuel » pas si facile à porter. Vincent Cespedes est en effet revenu pour Puremedias sur cette influence parfois durement critiquée. D’après lui, il était inévitable de tout donner dans le jeu, de vivre cette expérience en s’y jetant à corps perdu. « Je ne vois aucun intérêt à m’engager dans quelque chose en le faisant comme un fantôme. Si c’est pour faire de la figuration et être un pot de fleurs, ce n’est pas la peine et ce n’est pas ce qu’on attend d’un philosophe dans ce jeu. » Au contraire, il justifie son comportement parfois clivant : « Être discret aurait été une très mauvaise stratégie. »

Or si Les Traîtres a beau être une émission de divertissement, les candidats sont suivis par un psychologue avant et pendant le tournage, qui dure une dizaine de jours. Une expérience prenante, et même « tendue et addictive », comme l’avait qualifiée Vincent Cespedes lors d’une conférence de presse de présentation de la saison 2 à laquelle le HuffPost avait assisté.

En outre, cette implication aussi intense de Vincent Cespedes trouve sans doute une explication dans ses objets d’études en tant que philosophe. Au début des années 2000, lors de la diffusion de la première téléréalité en France, Loft Story, il avait décidé d’analyser le succès retentissant de cette nouveauté télévisuelle en écrivant son premier essai : I Loft You.

Déjà à l’époque, le philosophe se distinguait par ses avis tranchés et sa critique virulente du « show ». Mais en 2023, c’est lui que l’on retrouve mis en avant dans Les Traîtres.

D’ailleurs, Vincent Cespedes a été pris au piège de ce qu’il dénonçait en 2001 en participant au jeu : il a récemment expliqué que le montage de l’émission pouvait rendre une version biaisée de la réalité. « (Un passage) durait 10 minutes », a-t-il effectivement déploré dans les colonnes de Voici. À la télévision, « vous avez 3 secondes, mais (en vrai) ça a duré 10 minutes. (Le montage) est d’une violence, c’est un jeu d’une bestialité… Ce que vous voyez là, c’est de l’eau de rose par rapport à tout ce que l’on vivait. »

Une émission dont la finale est diffusée ce mercredi 9 août. Les participants toujours en lice sont Nathalie et Tom Pernaut, Jean Lassalle, Juju Fitcats, Andy Raconte, Norbert Tarayre, Genifer Demey et Vincent Cespedes. Et parmi eux demeurent deux traîtres à éliminer pour les loyaux : la youtubeuse Juju Fitcats et le cuisinier Norbert Tarayre. Un choix cornélien dont Vincent Cespedes pourrait se servir pour briller une dernière fois, et tenter de rapporter le gros lot à « L’Enfant Bleu », l’association de lutte contre la maltraitance des enfants pour laquelle il concourt.

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