« TPMP » : l’Arcom inflige une nouvelle amende de 500 000 euros à C8 pour une séquence sur l’adrénochrome

Gérard Fauré, ici sur le plateau de « TPMP », le 9 mars 2023, lors de la séquence qui a provoqué une nouvelle sanction de l’Arcom contre C8.
Gérard Fauré, ici sur le plateau de « TPMP », le 9 mars 2023, lors de la séquence qui a provoqué une nouvelle sanction de l’Arcom contre C8.

MÉDIAS - Les amendes passent et C8 signe les chèques. L’Arcom a annoncé ce mercredi 26 juillet une nouvelle sanction de 500 000 euros à l’encontre de la chaîne C8. La faute à une séquence de l’émission Touche pas à mon poste de Cyril Hanouna, durant laquelle un invité avait notamment évoqué la consommation d’une prétendue drogue à base de sang d’enfant par des personnalités.

Les propos mis en cause, pour certains issus d’une théorie complotiste, étaient « de nature à porter atteinte aux droits » des personnes visées, ainsi qu’au « respect de leur honneur et de leur réputation », a expliqué dans un communiqué le régulateur, pointant également un défaut de maîtrise de l’antenne par son présentateur vedette.

Le 9 mars, l’émission TPMP avait accueilli Gérard Fauré, présenté comme l’« ex-dealer du Tout-Paris », pour l’interroger notamment sur la consommation de cocaïne de l’humoriste Pierre Palmade, à l’origine d’un grave accident de la route en février. Accident pour lequel il avait été contrôlé positif aux stupéfiants.

L’invité avait alors « accusé nommément plusieurs personnalités publiques de consommation de produits stupéfiants, et même de trafic de ces substances pour l’une d’entre elles, ainsi que de pédophilie et de consommation ’d’adrénochrome’, une substance présentée à l’antenne comme étant issue de sang d’enfants kidnappés et sacrifiés », rappelle l’Arcom dans sa décision.

Nouvelle mise en demeure pour C8

« L’adrénochrome » est au cœur d’une théorie conspirationniste qui a été démontée à plusieurs reprises ces dernières années. Malgré cela, « les déclarations de l’invité n’ont pas été fermement et immédiatement contredites », relève l’Arcom.

Le régulateur constate même « une certaine complaisance à l’égard de l’invité, relancé régulièrement et encouragé à développer certains de ses propos, l’animateur allant jusqu’à crédibiliser une partie de ces derniers, notamment les plus graves ». Ainsi, au sujet de « l’adrénochrome », Cyril Hanouna a déclaré : « Il y a des gens qui disent que ça existe » et « c’est une pratique, apparemment ça existe et, ça, il a raison de le dire ».

Le fait qu’il ait indiqué à plusieurs reprises que les dires de son invité « n’engageaient que lui » n’est « pas de nature à atténuer la responsabilité de l’éditeur », relève également l’Arcom, nouveau gendarme de l’audiovisuel à la place du CSA.

La « diffusion de propos portant sur une thèse complotiste » vaut en outre une mise en demeure à C8, dans une deuxième décision de l’Arcom.

Les émissions controversées de Cyril Hanouna ont valu à la chaîne détenue par Vincent Bolloré une vingtaine de réprimandes de ce type depuis 2012. Début février, la chaîne du groupe Canal+, avait même écopé d’une amende record de 3,5 millions d’euros à cause d’injures lancées par son animateur vedette au député LFI Louis Boyard.

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