Tour de France 2024: comment Bardet et son équipe DSM ont construit leur brillante victoire d'étape

Une vraie victoire d'équipe. Le succès de Romain Bardet lors de la première étape du Tour de France, samedi 29 juin, est le fruit du travail collectif fourni par la formation néerlandaise Team dsm-firmenich PostNL tout au long des 206 kilomètres entre Florence et Rimini. Le grimpeur français a tout particulièrement pu compter sur les efforts généreux de son équipier Frank van den Broek.

Tout a commencé dès la première heure de l'étape. C'est seulement après une quinzaine de kilomètres que le maillot blanc et bleu ciel de Team dsm-firmenich PostNL est apparu aux avant-postes, lorsque Frank van den Broek a lancé l'échappée du jour avec six autres coureurs. À la faveur des difficultés de catégorie 2 et 3, l'écart avec le peloton est monté jusqu'à six minutes. "On a fait du super bon boulot au départ pour sortir", a commenté Warren Barguil au micro de RMC. "Frank est sorti, c'était le plan parfait pour nous, on voulait absolument avoir quelqu'un devant."

La chaleur profite à Bardet, aidé par l'esprit offensif de son équipe

Pendant ce temps, le peloton qui revient progressivement dans la deuxième moitié de l'étape. Mais entre l'humidité et le mercure qui dépasse la marque des 30 degrés celsius, la météo devient un "gros facteur", comme l'a fait remarquer Warren Barguil. "Je voyais que dans le peloton c'était difficile avec la chaleur. Mais je me suis beaucoup entraîné le dernier mois pour la chaleur et c'est la première fois où j'en tire vraiment les bénéfices", complète Romain Bardet.

À environ 50 kilomètres de l'arrivée, le peloton affronte déjà la cinquième ascension du jour: la côte de San Leo avec une pente moyenne de 7,7% sur 4,6 kilomètres. L'écart avec l'échappée a fondu et n'est désormais plus que de 75 secondes. "Quand j'ai vu qu'il y avait une minute, je savais que je pouvais boucher", raconte Romain Bardet, qui prend alors des renseignements à la radio et demande à son équipe s'il peut partir à l'attaque. L'affaire n'est pas simple, car Frank van den Broek est toujours devant avec Ryan Gibbons, Jonas Abrahamsen, Valentin Madouas et Matej Mohorič.

"J'ai demandé à la radio comment Frank se sentait, s'il se trouvait le plus fort de l'échappée. On me dit: "Non, Frank est pas mal mais". Je me suis alors dit: j'attaque, j'y vais. Warren est parti me chercher un pack de glace, un bidon (...) et je voyais que tout le monde souffrait. C'était mon va-tout. Je ne connaissais pas les routes, mais j'avais vu sur le profil que c'était la difficulté avec le plus de pourcentage et dans laquelle je pouvais faire une différence", confie Romain Bardet au micro de France 2.

Une "seconde vie" pour Van den Broek

Ce feu vert donné n'étonne pas Warren Barguil: "Dans l'équipe, l'esprit offensif est vraiment mis en valeur. Si on demande à la radio et qu'on le sent vraiment bien, l'équipe nous laisse. Je ne vais pas dire que c'était le coup parfait, mais c'était franchement audacieux. (...) Romain était hyper motivé ce matin, il est bien sorti du Giro et il m'a dit qu'il avait les jambes de sa vie". L'attaque fonctionne d'autant plus que Frank van den Broek coopère et redescend pour aider Romain Bardet à faire la jonction. "Notre but c'était vraiment de rester avec Frank, ça lui a redonné une seconde vie", dit-il.

Il faudra environ sept kilomètres à Romain Bardet et Frank van den Broek pour revenir sur les hommes de tête. Il reste alors une quarantaine de kilomètres à parcourir. Un à un, leurs adversaires lâchent. "J'ai payé les efforts d'avant, admettra d'ailleurs Valentin Madouas. C'est vrai que quand on fait des efforts comme ça sous 35°C ou 40°C, on les paye". Et derrière, le peloton, bien conscient qu'il y a un sprint massif, s'active tout particulièrement dans les 15 derniers kilomètres. Manifestement pas assez tôt, les deux héros du jour ayant pu finir ensemble avec 15 petites secondes d'avance.

Article original publié sur RMC Sport