La Tour Eiffel aux couleurs d’Israël ? La mairie de Paris s’explique pour éviter la polémique

Alors que plusieurs capitales ont affiché les couleurs d’Israël sur leurs monuments célèbres, la Tour Eiffel était éteinte en hommage aux victimes dimanche soir. Une nuance qui a surpris certains.

La Tour Eiffel, ici plongée dans le noir cinq ans après les attaques terroristes qui avaient frappé la France en novembre 2015.
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP La Tour Eiffel, ici plongée dans le noir cinq ans après les attaques terroristes qui avaient frappé la France en novembre 2015.

INTERNATIONAL - Après l’offensive inédite lancée par le mouvement islamiste palestinien contre Israël, de nombreux pays ont souhaité apporter leur soutien aux victimes. En France, cet hommage s’est traduit par l’extinction de célèbres bâtiments, ce dimanche 8 octobre au soir.

À Paris comme à Marseille, les victimes de ces attaques terroristes ont été honorées avec une certaine forme de sobriété. Dans la capitale, cette marque de soutien et de solidarité s’est matérialisée par l’extinction de la Tour Eiffel à 23 heures, comme l’a indiqué la maire de Paris, Anne Hidalgo sur X (anciennement Twitter).

Même chose à Marseille, où l’Hôtel de Ville et le Palais du Pharo ont été plongés dans le noir en hommage « aux victimes civiles israéliennes des attaques terroristes du Hamas » après le déclenchement samedi matin de cette offensive militaire surprise et spectaculaire.

Pourtant, en naviguant sur les réseaux sociaux, plusieurs publications laissaient croire que la Dame de fer parisienne avait été illuminée dimanche soir aux couleurs d’Israël. Mais ces publications, qui reprennent généralement le même montage photographique douteux, sont trompeuses. Car comme indiqué par Anne Hidalgo, la Tour Eiffel sera « éclairée aux couleurs du drapeau israélien » ce lundi 9 octobre à 23 heures.

Une nuance qui a surpris certains utilisateurs de Twitter, au moment ou Berlin et Londres ont directement projeté le drapeau israélien sur la façade de célèbres monuments, comme la porte de Brandebourg, symbole de l’Allemagne réunifiée, ou le 10 Downing Street, résidence du Premier ministre britannique.

Aux États-Unis, c’est l’Empire State Building qui s’est éclairé à son sommet avec les couleurs d’Israël.

Protocole classique après un attentat

Et si les véritables images de la Tour Eiffel parée du blanc et bleu traditionnel d’Israël seront bel et bien visibles ce lundi soir, certains se sont émus auprès de la mairie de Paris pour un premier hommage jugé trop discret.

L’écrivain Raphaël Enthoven a par exemple dénoncé l’extinction de la Tour Eiffel ce dimanche soir, faisant remarquer à l’édile parisienne que la Tour Eiffel avait été illuminée aux couleurs du drapeau ukrainien le jour du premier « anniversaire » de la guerre en Ukraine. Plusieurs autres utilisateurs de X ont également suspecté un deux poids, deux mesures.

Un début de polémique qui a obligé le clan Hidalgo à clarifier la situation. Sur X, Yohann Roszéwitch, adjoint au maire de l’arrondissement Paris Centre, a rappelé le protocole habituel du monument parisien lors de ce type d’événements tragiques. « La Tour Eiffel s’éteint toujours après un attentat avant d’être éclairée aux couleurs du pays quelques heures plus tard, comme ce sera le cas dès demain pour Israël », a expliqué l’élu pour tenter de mettre un terme aux débats.

Pour autant, d’autres critiques venues cette fois de la communauté palestinienne française ont souhaité souligner l’indignation à géométrie variable de la France qui n’a jamais illuminé la Tour Eiffel aux couleurs de la Palestine, malgré les nombreuses victimes blessées ou tuées par le passé dans le conflit israélo-palestinien.

VIDÉO - Ces artistes français qui expriment leur soutien à Israël