Top 14: face au Stade Toulousain, La Rochelle veut briser la malédiction

Il y aura quand même une place en finale au bout. Pourtant, on jurerait que les Rochelais ont bien ressenti l’air ambiant, qui les place bien derrière les Toulousains sur l’échiquier des bookmakers. Il faut dire que la place de leader de la saison régulière, le titre en Champions Cup et le jeu déployé des hommes d’Ugo Mola alimentent la petite musique de la place qui leur serait réservée au Stade Vélodrome de Marseille la semaine prochaine, en finale.

"Je respecte les avis des autres", dit le manager rochelais Ronan O’Gara.

Avant de préciser: "mais c’est de l’émotion perdue de se concentrer là-dessus. On a perdu la finale l’an dernier, mais je peux bien dormir, car on a bien joué pendant 78 minutes. Mais on a perdu! Un match dure 80 minutes. On doit confirmer ça demain soir. J’ai toujours adoré la phrase qui dit que la pression est un privilège. Je ne suis pas motivé par la pression de l’extérieur, mais il y a une énorme carotte pour faire ce que le Stade Rochelais n’a jamais fait. Alors let’s go!" Qui leur en voudrait pour autant de perdre face à la machine toulousaine?

La malédiction des phases finales face au Stade Toulousain

Là encore, le capitaine Grégory Alldritt n’est pas tout à fait d’accord. "Les objectifs sont clairs, on veut gagner. Ils ont peut-être plus à perdre et nous plus à gagner, mais on a toutes nos chances. Il faut être à nos standards. On revient bien, on a fait une perf à Toulon mais on doit élever notre niveau." Et pas question de s’enlever des responsabilités au moment d’aborder l’avant-dernière marche vers un titre. "Il faut qu’on soit sous pression et qu’on ait peur de perdre. On ne peut pas arriver sur le match sans avoir peur de perdre. C’est grave si on perd!"

Et briser la malédiction des phases finales face au Stade Toulousain: depuis 2019, cinq fois les deux équipes se sont croisées dans les matchs couperets, avec le même résultat, défavorable aux Rochelais, que ce soit en Top 14 (demi-finale 2019, finales 2021 et 2023, barrage 2022) ou en Champions Cup (2021). Avec un dénominateur commun? "Les deux équipes sont toujours face à face. Certains matchs on est passé au travers, d’autres on a été plus généreux avec eux. On sait que ce qui est passé, on ne le contrôle plus. J’espère juste qu’on sera au rendez-vous demain."

Oubliées les péripéties rencontrées, comme le carton rouge de Botia à Twickenham en 2021, la fatigue des festivités du premier titre européen en 2022 et surtout le traumatisme de l’essai meurtrier de Romain Ntamack l’an passé. Une saison à rallonge cette année, marquée par les résultats en dent de scie, les blessures et les doutes, un match de barrage dans les jambes samedi dernier quand les cadres toulousains font du frais depuis quatre semaines et la finale de Champions Cup remportée face au Leinster.

"Favori ou outsider, ce n’est pas intéressant pour moi"

L'entraîneur n’a pas eu besoin pour autant de pousser un coup de gueule, comme avant Toulon, pour booster ses troupes. "Non, cette semaine c’était différent. On a fait un match tard samedi soir, on a pris l’avion dimanche matin et avec l’adrénaline après le match, ça a été difficile de dormir. On n’a commencé la préparation que mardi, mais tout était planifié comme ça. Une heure d’entraînement mercredi… mais non, je suis resté calme cette semaine." Et tout le monde a essayé de privilégier la récupération, sans perdre d’énergie.

Mais, proche du dénouement, O’Gara veut croire à un visage différent de son équipe. Pas usée à l’écouter. "Non, on est bien. Le staff médical a fait un super boulot. Une saison différente a commencé depuis la semaine dernière, on est en forme, Toulouse a joué il y a un mois et fait tourner son équipe. On a un énorme respect pour l’adversaire mais je crois toujours en notre collectif, on est hyper motivé, déterminé. Favori ou outsider, ce n’est pas intéressant pour moi. On veut montrer notre vrai visage, celui de plusieurs années de travail, pas que celui d’une saison."

Article original publié sur RMC Sport