Top 14: face à La Rochelle, le Stade Toulousain veut faire jouer son atout fraîcheur

"Il y a deux ans, c’était 'n’êtes-vous pas rincés?' et là c’est 'n’êtes-vous pas trop frais?' Je ne sais pas… même si j’ai une petite idée." Le manager toulousain Ugo Mola, en faisant référence à la demi-finale perdue face à Castres après un parcours européen 2022 joué en intégralité à l’extérieur, s’est joué des question des journalistes de la sorte. A la veille d’affronter le Stade Rochelais, manque de rythme ou fraîcheur absolue, c’était l’embryon d’interrogation qui tournait au sujet de son équipe. Et oui, il faut bien tenter de mettre quelque chose dans la colonne "moins" de la machine toulousaine pour imaginer équilibrer les débats de cette demi-finale.

Alors, une fois énumérés la première place de la saison régulière en Top 14, le brillant jeu offensif et le magnifique parcours européen ponctué d’une finale d’anthologie face au Leinster, difficile de trouver des failles chez le champion de France en titre. Même en allant creuser ce dossier du temps de jeu des joueurs. Lesquels, pour bons nombre de cadres (Marchand, Arnold, Flament, Dupont, Ntamack, Ahki, Lebel, Mallia et Chocobares), n’ont plus joué depuis quatre semaines et la finale de Champions Cup, remportée après prolongations face au Leinster.

"Le rythme on l’a acquis depuis un moment"

Que ce soit face à ces mêmes Rochelais le week-end suivant, ou à Lyon deux semaines après, l’effectif a largement tourné. Seuls Cros et Ramos ont joué 80 minutes au Stadium et les autres se sont contentés de miettes (25 minutes pour Baille et Aldegheri, 19 pour Roumat et Willis, 9 pour Mauvaka). Dans les entrailles du Matmut Atlantique, le capitaine Antoine Dupont, lui, savourait cette gestion des corps. "Si, si, c’est profitable. On a eu la chance d’avoir ce confort, d’avoir plus de rotation. Personnellement, je me sens plus frais physiquement et mentalement. Quand on fait les deux compétitions, on arrive souvent rincés. Là, j’espère que ce sera mieux."

Tout en balayant l’idée du manque de rythme. Pas maintenant, pas avec tout ce qu’ils ont fait. "Avec les semaines d’entraînement, poursuit-il, arrivé au mois de juin, le rythme on l’a acquis depuis un moment. La façon dont on s’entraîne, on garde un haut niveau de course, d’intensité. On a pu gérer notre effectif sur cette fin de saison, on espère que ça nous portera chance." Toulouse a pu, comme l’an passé, profiter d’un stage à Faro, au Portugal, pour aller peaufiner la mécanique de haute précision de ses champions.

Toulouse veut donc mettre le turbo

"Je ne suis pas un fan des stats et data, mais on mesure, on contrôle et les voyants sont au vert", rassure Mola. Lequel compte sur son effectif pour mettre en application son plan. "A la différence de l’an dernier, on était plus en régénération à Faro. On a mis l’accent sur le rythme et la capacité à mettre de la vitesse. Ce qu’on espère, c’est juste être en phase avec nos qualités. Comme en finale de Champions Cup où on a rivalisé avec une équipe incroyable." En ayant aussi une pensée pour l’ensemble du groupe, dont beaucoup ont bataillé sur tous les terrains du Top 14 cet hiver. Avec réussite.

"On a voulu produire un rugby de qualité et le groupe a osé toute la saison", savoure Mola. "37 joueurs ont marqué un essai, 58 ont été utilisés. On a pris une voie et se retrouver là aujourd’hui et se donner cette possibilité là c’est le luxe de travailler toute l’année. On décale le moment où on prend du plaisir car pour le moment toujours dans le "âpre"." Une façon de dire que son groupe a encore un coup de collier à donner. Toulouse veut donc mettre le turbo et jure avoir toujours de l’essence dans le moteur. Les Rochelais devront donc attacher leur ceinture.

Article original publié sur RMC Sport