"Ils tombaient comme des pommes": des singes hurleurs retrouvés morts au Mexique à cause de la canicule

Touchée par une sécheresse extrême depuis plusieurs mois, des centaines singes hurleurs ont péri sous le poids le chaleur.

Selon le groupe Biodiversity Conservation of The Usumacinta, depuis le 16 mai, au moins 138 singes hurleurs ont été retrouvés morts dans l’État de Tabasco, sur la côte du golfe au Mexique, indique l'agence de presse américaine Associated Press (AP) ce mercredi 22 mai.

D’autres secourus par des résidents, ont été transportés d’urgence chez un vétérinaire local. "Ils sont arrivés dans un état critique, souffrant de la déshydratation et de fièvre", a déclaré le Dr Sergio Valenzuela.

"Ils étaient aussi mous que des chiffons", a-t-il déclaré.

Les singes hurleurs connus pour leurs cris vocaux rugissants peuvent mesurer jusqu’à 90 centimètres et peser plus de 13,5 kilogrammes.

Depuis plusieurs mois, la vague de chaleur qui touche actuellement le Mexique a déjà tué au moins 26 personnes depuis mars. Selon les vétérinaires présents sur place, les fortes températures ont également tué des centaines de singes hurleurs. Ce mardi 21 mai, le thermomètre affichait 45°C dans un tiers du pays.

Dans la ville de Tecolutilla dans l’État de Tabasco, plusieurs dépouilles de singes ont été retrouvées vendredi dernier par une équipe locale de pompiers volontaires. Parmi eux, cinq singes hurleurs ont été transportés au Dr Sergio Valenzuela.

"Ils [les bénévoles] m'ont demandé si je pouvais examiner certains des animaux qu'ils avaient dans leur camion", a-t-il déclaré à Associated Press. "Ils ont dit qu’ils n'avaient pas d'argent et m'ont demandé si je pouvais le faire gratuitement". Après les avoir soignés et placés sous intraveineuses, les primates semblent être en voie de guérison.

Au total, 138 singes hurleurs sont morts de la canicule. Selon le biologiste de la faune Gilberto Pozo, interrogé par l'agence de presse américaine, le phénomène a débuté le 5 mai et s'est intensifié au cours de ce week-end.

"Ils tombaient des arbres comme des pommes", a déclaré Gilberto Pozo.

"Ils étaient dans un état de déshydratation sévère et sont morts en quelques minutes", a-t-il ajouté. Déjà très affaiblis par la chaleur, une chute d'une dizaine de mètres causerait à ces animaux des dégâts supplémentaires. Selon le biologiste, si la sécheresse et les incendies sont en partie responsables, l'exploitation forestière participe également au phénomène, privant les singes d'eau, d'ombre et de fruits.

Face à cette catastrophe environnementale, les habitants se sont mobilisés en apportant "de l’eau et des fruits" aux singes touchés, a explique Gilberto Pozo à AP. De son côté, une équipe de chercheurs et soigneurs dirigée par le biologiste a mis en place plusieurs sites permettant d'accueillir les animaux. Actuellement, cinq singes hurleurs, mais aussi des oiseaux et des reptiles reçoivent les soins nécessaires dans ces centres.

Ce lundi 20 mai, le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a affirmé qu'il mobiliserait les efforts nécessaires pour venir en aide à la population de singes hurleurs. Le 9 mai, au moins neuf villes du Mexique ont établi des records de température, Ciudad Victoria, dans l'État frontalier de Tamaulipas, enregistrant une température de 47°C.

Suite au manque de précipitations dans le pays, les réserves d'eau s'épuisent, contraignant les autorités à acheminer de l'eau par camion aux hôpitaux et aux équipes mobilisées pour lutter contre les incendies.

Article original publié sur BFMTV.com