«Tom-Tom et Nana» par le menu

Créée en 1977, la série pour enfants de Bernadette Després s’expose à Angoulême. Pour «Libé», des auteurs commentent.

Qui connaît Bernadette Després ? Demandez même à un bon amateur du genre : personne pour mettre une œuvre sur ce nom. Cette dessinatrice, avec la scénariste Jacqueline Cohen, est pourtant à l’origine d’une des séries les plus populaires de BD pour enfants, lancée en 1977 dans le magazine J’aime lire : Tom-Tom et Nana. Outre une parution - jusqu’en 2010 - dans le mensuel de Bayard diffusé à 150 000 exemplaires, les aventures de la famille Dubouchon sont réunies en albums. Depuis 1998, leurs ventes ont dépassé les 16 millions d’exemplaires. Jusqu’à cette édition, pourtant, Tom-Tom et Nana était quasiment absent des festivals et de leurs palmarès. A l’occasion de l’exposition d’Angoulême consacrée à Bernadette Després, Libération a demandé à des auteurs d’aujourd’hui quel regard ils portaient sur son œuvre.

Pénélope Bagieu «Je n’aurais jamais pensé que c’était fait par une femme»

«C’est la première BD que j’ai découverte. Tom-Tom et Nana, c’est hyper drôle, très libre. Je les ai relus aujourd’hui et je me suis rendu compte que c’était aussi très moderne : Nana n’a pas du tout un rôle de faire-valoir par rapport à Tom-Tom, leur meilleur copain est noir, leurs parents bossent tout le temps - y compris la mère… on est loin de Petit Ours brun ! Et je n’aurais jamais pensé que c’était fait par une femme. Il y avait donc des femmes dans la BD quand j’étais petite ! Comment ça se fait que ça ne soit pas devenue une superstar ? Il a fallu 2019 pour qu’elle fasse l’objet d’une exposition, et elle n’a reçu quasiment aucune récompense. Pourtant, au moins à un niveau inconscient, elle a modelé la façon de faire de la BD de tous les auteurs de mon âge.»

Emmanuel Guibert «Son dessin priviliégie la vie, le mouvement»

«Je n’ai pas lu Tom-Tom et Nana quand j’étais petit, tout simplement parce que ça n’existait pas. Mais j’ai connu Bernadette et Jacqueline en intégrant les (...)

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