Les tirailleurs pourront toucher le minimum vieillesse en vivant dans leur pays d’origine

Au total, une quarantaine de vétérans africains est concernée par la mesure. Ils ont tous plus de 90 ans aujourd’hui. Photo d’archive de tirailleurs prise en France, en juin 1915.
Archive Photos / Getty Images Au total, une quarantaine de vétérans africains est concernée par la mesure. Ils ont tous plus de 90 ans aujourd’hui. Photo d’archive de tirailleurs prise en France, en juin 1915.

Jusqu’ici, ces vétérans africains étaient obligés de passer la moitié de l’année en France pour toucher leur allocation. Cela faisait des années qu’ils réclamaient un changement de procédure.

ARMÉE - Après de longues années de bataille judiciaire et administrative, les tirailleurs sénégalais (mais pas seulement) ont finalement obtenu gain de cause. Ces soldats, recrutés par l’armée française dans les colonies, vont pouvoir retourner vivre définitivement dans leur pays d’origine, tout en continuant à percevoir leur minimum vieillesse, révèle franceinfo ce mercredi 4 janvier.

Pour l’instant, une « vingtaine de dossiers » a été validée, a confirmé le ministère des Solidarités à nos confrères du service public. Parmi ces vétérans africains, qui sont tous âgés de 90 ans ou plus et dont le nombre est aujourd’hui estimé à une quarantaine en France par l’Office des anciens combattants, la plupart sont nés au Sénégal, mais certains ont également la nationalité mauritanienne ou malienne. Ils ont principalement combattu en Indochine et en Algérie.

Nés dans les anciennes colonies françaises en Afrique et enrôlés pour combattre au côté des troupes françaises dans les différents conflits où Paris était engagée, ces tirailleurs étaient jusqu’alors obligés de vivre au moins six mois de l’année dans l’Hexagone pour percevoir leur pension. Depuis des années, ils luttaient pour pouvoir finir leur vie dans leur pays d’origine, aux côtés de leur famille.

Seul le minimum vieillesse concerné pour le moment

Le minimum vieillesse de 950 euros est la seule allocation concernée par cette « mesure de tolérance » pour le moment, toujours selon franceinfo. L’Association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais réclame toutefois que les tirailleurs puissent également percevoir la CAF ou leur pension d’invalidité depuis leur pays d’origine.

C’est Napoléon qui a créé ce corps de l’armée, la « force noire » dont les membres sont appelés « tirailleurs » de manière générique, en 1857 au Sénégal. Entre 1939 et 1945, plus de 300 000 Africains issus des colonies de l’Afrique occidentale française (AOF) et de l’Afrique équatoriale française (AEF) ont combattu pour la France. Parmi eux, près de 150 000 hommes ont été incorporés, parfois de force, dans le corps des tirailleurs sénégalais.

Un film du réalisateur Mathieu Valdepied consacré à la mémoire de ces soldats africains, Tirailleurs, sort justement ce mercredi 4 janvier dans les salles de cinéma. Porté par les acteurs Omar Sy et Alassane Diong, il raconte l’histoire d’un père et de son fils enrôlés par l’armée afin de combattre pour la France, en 1917.

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