"Il a tiré pour tuer" : en Nouvelle-Calédonie, les Kanak accusent les milices civiles d'un double meurtre

Le 15 mai dernier, durant les émeutes à Nouméa, un homme d'une trentaine d'année et une adolescente ont été abattus dans le quartier de Ducos. L'auteur présumé a été placé en détention provisoire. Une information judiciaire a été ouverte pour homicide volontaire.

Les images sanglantes d'un double meurtre survenu à Ducos, un quartier de Nouméa, circulent depuis le 15 mai. Comme l'explique un témoin de la scène à BFMTV, en pleine émeute, un trentenaire et sa cousine de 17 ans qui tentaient de voler une voiture ont été abattus par un homme armé, accusé par les Kanak d'être le membre d'une milice.

Comme l'indique un proche des victimes, les deux personnes tuées étaient sur place pour prendre part aux émeutes, "pour aller mettre le feu, pour faire des barrages". "Il n'avait pas à les tuer, il aurait pu juste les blesser. Là il a tiré pour tuer, il a visé leur tête", dénonce-t-il.

Dix jours après ces meurtres, une banderole a été brandie au-dessus de la scène. "Hommage à ma belle-soeur (tuée) par la milice, une semaine déjà. Kanaky libre, Macron dehors, sale chien", peut-on y lire.

"C'est le sentiment général, on ne veut plus de l'État français", assure le témoin du double meurtre.

Depuis ces faits, le quartier s'enflamme. Des témoins affirment avoir identifié le tireur et propriétaire de la voiture volée. Sa maison a été mise à sac et un arsenal de guerre y aurait été découvert.

Darewa Dianou, militant indépendantiste, dit avoir trouvé des armes de gros calibre sur place. "C'est dangereux ça, dans les mains des jeunes", explique-t-il à notre caméra. L'auteur présumé a été placé en détention provisoire. Une information judiciaire a été ouverte pour homicide volontaire.

Au lendemain de la visite du président Emmanuel Macron à Nouméa pour amorcer une sortie de crise, Sonia Lagarde, maire Renaissance de la ville, demande à "arrêter la violence" qui fait rage depuis dix jours. Celle-ci se dit prudente sur l'évolution de la situation.

Article original publié sur BFMTV.com