"Ils ont tiré un mortier à l'intérieur": le maire de Coulaines raconte l'attaque de son hôtel de ville

"Ils ont tiré un mortier à l'intérieur": le maire de Coulaines raconte l'attaque de son hôtel de ville

C'est une nuit dont se souviendra Christophe Rouillon, le maire PS de Coulaines dans la Sarthe. Vendredi 30 juin, des émeutiers ont attaqué le bâtiment de la mairie au mortier, détruisant une partie des bureaux.

"Ça a commencé vers 23 heures, par des tirs de feux d'artifice, des poubelles brûlées, des voitures incendiées sur une place à proximité d'habitations, un début d'incendie qui a intoxiqué des familles", a-t-il raconté au micro de BFMTV, ce mardi matin.

La mairie "mise à l'arrêt"

Une trentaine d'individus ont ensuite tenté de pénétrer dans la mairie, mais ils "ont été repoussés par la police", a-t-il expliqué.

"Vers trois heures du matin, trois sont revenus et ont défoncé la porte d'entrée vitrée de la mairie. Ils ont tiré un mortier à l'intérieur de la mairie, ce qui a déclenché un incendie", selon Christophe Rouillon.

Si les pompiers, arrivés quelques minutes plus tard sur les lieux, ont pu circonscrire l'incendie, "les dégâts sont considérables", a déploré l'élu. "Toute la zone d'accueil de la mairie, où il y avait l'état-civil, le centre communal d'action sociale et divers services d'accueil, ont été détruits. La mairie a été mise à l'arrêt", a-t-il détaillé.

"Une bande de trente délinquants"

L'élu affirme que ces jeunes, "extrêmement déterminés", étaient connus des services de police et des services de la ville. "C'est des jeunes qui mettaient la pression, certains étaient impliqués dans des affaires de trafic de drogue sur des points de deal, d'autres avaient déjà tiré des feux d’artifice ou faisaient des rodéos sauvages", a-t-il décrit.

"Ils ont décidé de saisir l'occasion de ce drame, de la mort de Nahel, pour tenter de mettre le chaos dans la ville, avancer des pions et mettre notre ville à l'arrêt", a regretté le maire.

"On ne cédera pas à la pression d'une bande de trente délinquants", a répété Christophe Rouillon.

"Le service public ne peut pas s'arrêter. Le message que l'on envoie à la trentaine d'émeutiers, c'est qu'ils n'auront pas gain de cause, la mairie va continuer à fonctionner, malgré cette attaque", a-t-il poursuivi.

"Il faut traiter la question de la pauvreté"

Comme 220 autres maires de communes qui ont été touchées par les émeutes de ces derniers jours, Christophe Rouillon est reçu par Emmanuel Macron ce mardi à l'Élysée. La réunion a été organisée après la violente attaque à la voiture-bélier du domicile de Vincent Jeanbrun, maire de L'Haÿe-les-Roses.

"Nous attendons un message de soutien fort. C'est quand même inadmissible qu'un maire comme celui de L'Haÿ-les-Roses soit attaqué à son domicile", a déclaré l'élu.

Le maire espère "des mesures de sécurité et de renforcement", dans les quartiers. Selon lui, il faut également "faut traiter la question de fond, de pauvreté dans nos banlieues". Depuis le début des violences urbaines, le 27 juin, déclenchées par la mort de Nahel, tué par le tir d'un policier, plus d'une centaine de mairies et de bâtiments municipaux ont été attaqués.

Article original publié sur BFMTV.com