TikTok bientôt dans le viseur de la France après les États-Unis et le Canada ?

Tiktok est désormais dans le viseur de tous ces pays... Et en France ?

Dans l'Union européenne, mais aussi aux États-Unis et au Canada, l’étau se resserre drastiquement pour le géant chinois des réseaux sociaux.

RÉSEAUX SOCIAUX - C’est un peu la nouvelle trend vis-à-vis de TikTok dans plusieurs pays : la défiance envers le réseau social venu de Chine. Depuis plusieurs semaines, une poignée d’institutions ont resserré la vis en interdisant l’installation de l’application chinoise sur certains téléphones.

Une goutte d’eau dans le torrent des téléchargements puisqu’avec plus d’un milliard d’utilisateurs actifs dans le monde, TikTok, propriété de l’entreprise chinoise ByteDance, pointe à la 6e place des plateformes sociales les plus utilisées, selon le dernier rapport de We Are Social.

Les États-Unis songent à interdire TikTok

Outre-Atlantique, Joe Biden a dès janvier mis le « hola ». Aux États-Unis, une loi interdit ainsi le téléchargement et l’utilisation de TikTok sur les appareils des fonctionnaires de l’État fédéral américain.

Une vingtaine d’États ont localement pris une mesure du même type pour leurs propres employés. Et, au Congrès, un projet de loi en discussion pourrait même aboutir à l’interdiction totale de l’application aux États-Unis. Une issue de plus en plus évoquée.

« TikTok est un cheval de Troie moderne du Parti communiste chinois utilisé pour surveiller les Américains et exploiter leurs informations personnelles », a ainsi déclaré mardi 28 février Michael McCaul, président républicain de la commission des Affaires étrangères de la chambre basse du Congrès américain.

L’Union européenne ne tiktoke pas avec les fonctionnaires

La Commission européenne a quant à elle dégainé la semaine dernière. Elle a interdit l’usage de TikTok sur les appareils professionnels de son personnel afin de « protéger les données » de l’institution. Les fonctionnaires et employés de la Commission ont jusqu’au 15 mars au plus tard pour désinstaller l’application de leurs appareils professionnels (smartphones, tablettes…), a précisé un porte-parole de l’institution.

Ils devront également supprimer TikTok de leurs appareils personnels si ces derniers contiennent des applications approuvées pour une utilisation professionnelle (messagerie électronique, applications de visioconférence…). Des mesures similaires doivent être prises par le Conseil européen, l’instance des États membres dirigée par le Belge Charles Michel.

Plus récemment encore, c’est le Parlement européen qui a informé, mardi 28 février, son personnel qu’il interdisait le réseau social chinois TikTok sur les appareils professionnels, invoquant, là encore, des inquiétudes en matière de sécurité des données.

La présidente du Parlement, Roberta Metsola, et le secrétaire général, Alessandro Chiocchetti, ont décidé que l’application ne pourrait plus être utilisée sur les appareils professionnels, comme les ordinateurs, téléphones mobiles ou tablettes, à compter du 20 mars. Par ailleurs, il est aussi « fortement » recommandé aux membres du personnel de retirer TikTok de leurs appareils personnels.

Hémicycle danois et gouvernement canadien

Mêmes inquiétudes au niveau de certains pays européens. Le Parlement danois a par exemple annoncé mardi avoir demandé aux députés et à l’ensemble de ses personnels de bannir l’application TikTok des appareils mobiles qu’il fournit à cause du « risque d’espionnage ». Cette annonce fait suite aux recommandations du Centre danois de cybersécurité sur la suppression de TikTok du téléphone des fonctionnaires.

Idem pour le Canada qui a banni l’application des appareils mobiles qu’il fournit à son personnel à compter de mardi. « Sur un appareil mobile, les méthodes de collecte de données de TikTok donnent un accès considérable au contenu du téléphone », a expliqué la présidente du ministère du Trésor, Mona Fortier, précisant dans un communiqué que la mesure avait été prise « à titre préventif ».

« Nous n’avons aucune raison de croire pour le moment que des renseignements du gouvernement ont été compromis », a-t-elle toutefois ajouté.

Vers une méfiance plus grande en France

Alors forcément, la question se pose aussi dans l’Hexagone. Et en l’occurrence, comme l’ont appris nos confrères de BFMTV, « l’Assemblée nationale va aussi mettre en garde les députés contre les risques de sécurité posés par certaines applications ». TikTok n’est pas nommément désignée, mais clairement visée. « Les questeurs n’ont pas de pouvoir de coercition, car les députés ne sont pas salariés et n’ont pas de téléphone professionnel », rappelle auprès de nos confrères Marie Guévenoux, première questeur de l’Assemblée.

Ce mercredi 1er mars après le Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a assuré que « toutes les précautions sont prises » et rappelé que le président et les ministres ne disposent pas d’un téléphone sur lequel il est possible de télécharger une application de type réseau social. Il en va de même pour les agents au niveau central des ministères régaliens a également assuré Olivier Véran.

Des réflexions sont en cours pour d’autres ministères. L’exécutif, de son côté, est en attente d’une commission d’enquête sénatoriale sur le sujet ainsi que d’autres rapports, de la CNIL, mais aussi au niveau européen.

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