Face à Bardella, Hayer brandit une photo qui illustre les galères du RN avec ses alliés européens
POLITIQUE - Une dernière action préparée à l’entraînement. Pour conclure son débat avec Jordan Bardella, ce jeudi 2 mai sur BFMTV, la tête de liste du camp macroniste aux européennes Valérie Hayer a brandi une photo du président du Rassemblement national prise il y a quelques mois à Florence en Italie.
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Que montre-t-elle ? Le chef de file du parti d’extrême droite avec ses alliés européens au sein du groupe Identité et démocratie du Parlement, réunis en décembre dernier à l’initiative de l’italien Matteo Salvini. Ou l’image parfaite pour l’eurodéputée « Renew » qui souhaitait rappeler les accointances sulfureuses du Rassemblement national sur la scène internationale.
« Vous avez sur cette photo Roman Fritz, un Polonais, qui a déclaré que les femmes ne devraient pas avoir le droit de vote et devraient être moins payées que les hommes. Kostadinov, Bulgare, a dit que les Roms étaient des parasites et de la vermine inhumaine », a ainsi égrainé Valérie Hayer, comme vous pouvez le voir ci-dessous.
Et de poursuivre : « Sur cette photo avec vous, vous avez Gerolf Annemans, Belge, le président de votre parti européen monsieur Bardella. Il a fêté sa victoire avec des saluts nazis. Ce n’est pas le seul dans votre famille politique, je vous l’accorde. À vos côtés également, Tino Chrupalla. Il est Allemand, à la tête d’un parti qui a déclaré que les personnes LGBT étaient, tenez-vous bien, des baiseurs d’enfants tolérés par les États. »
Le RN et les alliés encombrants, nouvel épisode
Signe que la litanie a fait mouche, après plus de deux heures d’échanges souvent tendus, Jordan Bardella est apparu presque désarmé. Ou en tout cas plus à la peine que sur les thèmes abordés précédemment et face aux tentatives répétées de son adversaire pour le déstabiliser.
« Vous répétez absolument n’importe quoi », a-t-il lancé à plusieurs reprises pour essayer d’interrompre Valérie Hayer. « Les trois quarts des citations sont fausses, elles ont été contestées par les auteurs (...). Quand je me déplace en France comme en Europe, je croise beaucoup d’élus, de parlementaires et je fais beaucoup de photos », a-t-il ensuite répliqué, en accusant la tête de liste du camp présidentiel de faire « un numéro de Caliméro ». Celle-ci venait de lui demander s’il n’avait pas « honte » de s’afficher avec de telles personnalités.
Ce n’est pas la première fois dans cette campagne des élections européennes que Jordan Bardella et le Rassemblement national, donnés grands favoris pour le 9 juin, sont embarrassés par leurs amis européens. Pour cause : ces alliés aux propos ou positions sulfureuses ont tout pour ternir l’opération « banalisation » du parti lepéniste.
D’ordinaire, c’est l’AfD allemand qui joue le rôle d’épouvantail, ou de boulet. Ces derniers mois, les responsables du RN ont dû justifier leur proximité avec ce parti qui planchait sur un « plan Remigration » pour expulser les étrangers et les citoyens allemands « non assimilés », ou qui défend la restitution de Mayotte aux Comores.
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