"Un ticket nécessaire" : Marine Le Pen et Jordan Bardella se projettent au pouvoir, main dans la main

Les deux figures du Rassemblement national ont affiché dans un entretien au Journal du Dimanche la complémentarité de leur "ticket". Marine Le Pen se projette en tant que présidente avec à ses côtés à Matignon, Jordan Bardella.

"La question n’est plus de savoir si nous allons arriver au pouvoir, mais quand". Dans une interview croisée accordée au Journal du dimanche, Marine Le Pen et Jordan Bardella, les deux figures du Rassemblement national, s'imaginent monter les marches du pouvoir main dans la main. Ils l'assurent: "ce que nous proposons est quelque chose d’inédit".

"J’ai pris la décision, comme potentielle candidate à la présidentielle, de présenter aux Français celui qui serait le Premier ministre si j’étais élue", soit Jordan Bardella, souligne Marine Le Pen en évoquant leur "complémentarité".

Elle ajoute: "ce ticket est absolument nécessaire parce que les Français doivent savoir qui sera le chef du gouvernement s’ils nous font confiance."

"Je travaille à ce que les Français me confient le poste de président de la République. Jordan travaille à ce que lui soit confié le poste de Premier ministre. Nous sommes, l’un et l’autre, imprégnés de ces futures fonctions", affirme-t-elle assurant qu'ils ont le "même objectif".

Pour elle, le président du RN "a réussi à prouver, à convaincre qu’il était demain en situation d’avoir de très hautes responsabilités".

Ce dernier estime qu'il y a "probablement" dans leur binôme "ce qu’il n’y a pas dans d’autres tandems politiques: de l’amitié, de l’affection et surtout de la loyauté".

"L'effet cosmétique du remaniement"

Dans cet entretien, le binôme du Rassemblement national s'est aussi attardé sur la nomination de Gabriel Attal en tant que Premier ministre, "un pur produit du macronisme". Marine Le Pen juge qu'il s'agit "d'une erreur d'analyse" de la part d'Emmanuel Macron.

"Il ne suffit pas de nommer un Premier ministre jeune s’il veut copier la dynamique du Rassemblement national", estime-t-elle.

Si elle juge qu'il émane un "sentiment de peur" de Gabriel Attal, elle se réjouit que "les macronistes viennent de tuer le seul argument qu’ils avaient contre Jordan", soit qu'il "était trop jeune pour être Premier ministre". À 34 ans, Gabriel Attal est en effet le plus jeune Premier ministre de la Ve République.

Jordan Bardella quant à lui dit ne "croire ni à sa constance ni à sa solidité, et encore moins à ses convictions".

Il ajoute: "Passé l’effet cosmétique et le lifting du remaniement, absolument rien ne changera. Les élections européennes du mois de juin seront pour les Français l’occasion d’exprimer le bilan de ses premiers mois à Matignon".

"Gabriel Attal n’a absolument pas pour vocation d’apporter des réponses aux préoccupations de nos compatriotes dans le domaine du pouvoir d’achat, du prix de l’électricité, de l’immigration, de l’insécurité ou de la désindustrialisation, mais uniquement de préparer éventuellement 2027", abonde Marine Le Pen.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Gabriel Attal à la tâche pour former le futur gouvernement