Theresa May ou le retour du «méchant parti»

La première ministre britannique Theresa May, le 9 juin, à Londres.

Alors que le discours de la reine Elisabeth II doit ouvrir la session parlementaire ce mercredi en Grande-Bretagne, la Première ministre britannique est empêtrée dans des discussions avec ses alliés nord-irlandais.

Peut-on imaginer des revirements plus spectaculaires que ceux auxquels se livre depuis un an la Premier ministre britannique, Theresa May ? Passons son changement d’avis sur le Brexit après avoir soutenu, certes du bout des lèvres, la campagne officielle du gouvernement conservateur de Cameron sur le maintien du pays dans l’Union européenne : c’était sans doute le signe d’une loyauté sans faille à la ligne gouvernementale, même si le revirement actuel vers un Brexit radical impliquant le retrait du marché intérieur et la fermeture des frontières est un excès de zèle inutile et incompréhensible. Passons aussi qu’elle soit revenue sur une promesse concernant les soins des retraités à domicile qui était pourtant gravée dans le marbre de son programme : on sait que ce programme a été rédigé par ses deux conseillers Fiona Hill et Nick Timothy, qui la suivaient comme son ombre depuis six ans et auxquels elle avait confié les rênes de son gouvernement et son propre cerveau, disent les mauvaises langues. Elle vient d’ailleurs juste de les limoger.

Mais au lendemain d’une défaite électorale humiliante – la perte de 12 sièges au terme d’une élection anticipée qu’elle avait finalement souhaitée (après avoir promis qu’il n’y en aurait pas) –, que penser du revirement qu’elle vient de faire ? Même s’il reste encore beaucoup de concessions à faire de part et d’autre, l’alliance envisagée avec les unionistes d’Ulster (DUP) met un terme à vingt ans d’efforts acharnés pour changer l’image du Parti conservateur, une stratégie dont elle a été pourtant l’une des principales architectes.

Il est probable que l’histoire sera cruelle avec David Cameron et retiendra de l’ancien Premier ministre sa politique d’austérité et le référendum sur le Brexit. Pourtant, il est aussi celui (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Du bikini au burkini, les corps du délit
Du bikini au burkini, les corps du délit
Assemblée : les faux-semblants du renouvellement
A l’origine du terrorisme
Et le peuple congédia le Parlement