The Meyerowitz Stories

de NOAH BAUMBACH (En compétition)

Cannes aime Woody Allen. Mais le New-Yorkais le lui rend modérément, si bien que, lorsqu’il concède un film au Festival, c’est «pour faire plaisir à [sa] femme» - et, sans négociation possible, hors compétition. Heureusement pour Cannes, il y a ses clones et copistes : en l’espèce Noah Baumbach, dont les derniers films zonent sur les terres du patriarche de la comédie judéo-névrotique new-yorkaise. Avec The Meyerowitz Stories, ce n’est plus sa tente de pèlerin qu’il y plante mais une imposante maison de famille, où il installe un quatuor d’acteurs en étincelante forme (Emma Thompson, Ben Stiller, un intouchable Dustin Hoffman, et un Adam Sandler bon comme on ne l’avait plus vu depuis Funny People, voire Punch-Drunk Love). Tout concourt cependant à ce que Baumbach s’y sente chez lui, puisque cette histoire de père à la fois écrasant et finissant face à sa descendance sous un legs miné de toutes parts lui mire quelque chose de sa condition d’héritier inabouti, en même temps qu’il lui permet de prolonger les fils de la Famille Tenenbaum (de Wes Anderson, dont il était le coscénariste) et des Berkman se séparent (son meilleur film sans sa compagne Greta Gerwig). Mais si les acteurs parviennent çà et là à en revitaliser la mécanique très rouée qui sous-tend l’édifice, ils en masquent difficilement l’opportunisme et l’usure.

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