La théorie de l'écocide, qui aurait mené la population de l'Île de Pâques à sa perte, réfutée

Grâce au jardinage sur rochers, les habitants régulaient la température de surface du sol, la vitesse du vent et l'humidité. | Thomas Griggs via Unsplash
Grâce au jardinage sur rochers, les habitants régulaient la température de surface du sol, la vitesse du vent et l'humidité. | Thomas Griggs via Unsplash

L'ancienne civilisation de l'Île de Pâques s'est effondrée après avoir détruit l'écosystème de cette terre perdue au milieu du Pacifique Sud. C'est en tout cas ce que racontait l'un des récits historiques les plus célèbres au monde à propos de Rapa Nui –nom autochtone de l'île– avant que de nouvelles recherches archéologiques viennent tout chambouler.

Car au contraire, explique The Independent, cette population polynésienne a prospéré grâce à la ténacité et l'innovation. Avant de disparaître, non pas après un écocide, mais à la suite d'agressions, de maladies et de l'exploitation européenne.

L'archéologie moderne suggère en effet que la population de l'île qui appartient depuis 1888 au Chili est restée stable (autour de 3.000 habitants) jusqu'à l'arrivée, au milieu du XIXe siècle, de chasseurs de baleines, d'esclavagistes et de colonisateurs européens, non seulement violents mais aussi porteurs de maladies.

Connaissance avancée de l'agronomie horticole

Les capacités de cette civilisation en matière de survie seraient dues à des techniques horticoles avancées, selon de nouvelles études menées par des chercheurs de trois universités américaines ainsi qu'un chercheur indigène de Rapa Nui. Tous observent que les premiers habitants de Pâques ont identifié les zones de l'île propices à l'horticulture intensive avant de s'adonner à ces techniques.

Parmi elles, le paillage et le jardinage, qui leur ont permis de maximiser la production alimentaire. Or ces techniques impliquent une connaissance certaine de l'agronomie horticole, affirment les archéologues à l'origine de la recherche. Les Polynésiens ont probablement débarqué sur l'île aux alentours de 1.200 après J.-C., amenant avec eux ces savoir-faire.

Par ailleurs, ce peuple avait recours à l'enrochement, ayant conscience que les sols naturels disponibles ne contenaient pas les nutriments nécessaires. Ces derniers étaient…

Lire la suite sur Slate.fr