Théâtre, cinéma, télé : les métamorphoses de Laurent Stocker

Laurent Stocker dans sa loge de la Comédie-Française, le 6 septembre. - Credit:Vincent Boisot
Laurent Stocker dans sa loge de la Comédie-Française, le 6 septembre. - Credit:Vincent Boisot

Il a parcouru Paris à vélo ce matin, Bastille-place Colette, et a souri de voir affiché, partout, le visage de Nicolas Sarkozy faisant la promotion de son dernier livre. Car c'est lui, dans le film Bernadette (1), qui incarne l'ancien président de la République. Fastoche ! Dans le café où il a donné rendez-vous, il se plaque les cheveux en arrière, dodeline doucement du menton, débite trois phrases dont il hache menu la prononciation, et un serveur, surpris, tourne aussitôt la tête : « Sarko » est là, en personne, dans cette arrière-salle de brasserie déserte. « Sur le tournage, j'avais une perruque », précise-t-il comme si ce numéro parfait ne suffisait pas.

Dans la série Sous contrôle (2), bientôt sur Arte, Stocker sera encore, c'est drôle, président de la République : la télévision et le cinéma l'ont bizarrement abonné aux rôles d'homme de pouvoir – politiques, juges, avocats –, lui dont le cœur penche plutôt pour les personnalités en marge. Cet été, sur le tournage du prochain long-métrage de Jean-Christophe Meurisse, il a donc pris beaucoup de plaisir à incarner le glaçant Xavier Dupont de Ligonnès. « Un tueur, pour une fois, c'était bien », note-t-il en souriant. Et puis la caméra, quel que soit le rôle, ne l'impressionne pas. Tandis que le public de la Comédie-Française, dont il est pourtant sociétaire depuis presque vingt ans, continue chaque soir de le terrifier.

Bras en croix. Lorsque le trac le terrasse avant le lever de rideau, il a deux options [...] Lire la suite