TGV Annecy-Paris : le dispositif « voyager-protéger » mobilisé, en quoi consiste-t-il ?

POLICE - Les faits se sont déroulés dans un TGV Annecy-Paris ce jeudi 13 juillet. Un homme porteur d’un couteau a été maîtrisé par un policier en civil avec lequel il s’est battu, avant d’être interpellé. Une femme présente dans le train a expliqué à l’AFP que cet homme d’une trentaine d’années s’était emparé de l’arme du policier et avait tiré, faisant état de deux coups de feu.

Dans l’après-midi, Gérald Darmanin a rapidement communiqué sur Twitter sur ce fait divers, mettant en avant le programme « voyager-protéger ». « Merci au policier hors service qui est intervenu courageusement dans ce train pour interpeller un individu menaçant. Il a été requis par le personnel SNCF au titre du programme “voyager-protéger” mis en place l’an dernier. Grâce à celui-ci, les policiers ont la possibilité de bénéficier de réductions ou de gratuité dans les trains à condition d’être armés », a écrit le ministre de l’Intérieur.

Ce programme « voyager-protéger » est une facilité pratique destinée aux membres des forces de l’ordre, permettant d’assurer la sécurité des trains. Son existence reste pourtant mal connue.

75 % du prix de leur billet pris en charge par l’administration

Depuis le 1er janvier 2022, à chaque fois que vous montez à bord d’un TGV ou d’un train Intercités de la SNCF, vous voyagez peut-être sans le savoir au côté d’un policier armé. C’est à cette date qu’est entré en vigueur le dispositif, qui permet aux policiers nationaux en activité de voyager gratuitement, en échange d’un service rendu.

En effet, dans le cadre de « voyager-protéger », les fonctionnaires de police qui souhaitent bénéficier d’un billet de train gratuit doivent se signaler, au moment où ils montent dans le train, auprès du chef de bord et porter leur arme de service. En cas d’incident, les contrôleurs peuvent ainsi faire appel aux membres des forces de l’ordre présents à bord.

Concrètement, les policiers voient 75 % du prix de leur billet pris en charge par l’administration, et bénéficient en plus chaque année d’un bon d’achat sécable de 200 euros pour couvrir la différence du coût des trajets. Peuvent en bénéficier quasiment tous les fonctionnaires de police, à l’exception de ceux en arrêt maladie longue durée et de ceux interdits de porter leur arme de service.

Flagrant délit ou appel des contrôleurs

Dès lors qu’un incident survient, ils ne peuvent toutefois pas intervenir à leur guise. Ils doivent le faire dans le cadre habituel lié à leur fonction, c’est-à-dire en cas de commission d’un crime ou délit flagrant, ou lorsqu’un passager se trouve en situation manifeste de danger et a besoin d’une assistance immédiate.

Ils peuvent aussi être appelés à intervenir par l’équipage du train. Dans la circulaire de la Direction générale de la police nationale précisant les modalités du dispositif, il était par exemple évoqué l’idée d’une annonce faite par les contrôleurs s’adressant au passager de tel siège, sans préciser sa qualité ni la raison de son invitation à se manifester. Ensuite, pour passer à l’action, il est bien spécifié que ces policiers hors service doivent arborer leur brassard orange, voire un gilet pare-balles si possible.

Cette procédure avait déjà eu plusieurs occasions d’être mise à l’épreuve depuis sa création. Par exemple cette année, le 3 février, dans un TGV Paris-Colmar après des menaces proférées par un passager. Ou le 11 janvier quand un individu avait blessé six personnes Gare du Nord à Paris.

L’année dernière, six mois après le début de la mise en place du dispositif, la police nationale avait annoncé que le cap des 100 000 voyages effectués par des policiers dans le cadre de « voyager-protéger » avait été atteint. À ce moment-là, avaient été évoquées « 50 opérations pour des agressions, délits divers et nuisances ».

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