Terrorisme: Gérald Darmanin estime que la principale menace vient de "l'intérieur"

Alors que la France est désormais placée en "urgence attentat", le ministre de l'Intérieur revient sur les menaces touchant le pays. Il estime qu'elles viennent principalement d'individus "autoradicalisés" dans l'Hexagone.

La France en alerte. Alors que le niveau d'alerte a été rehaussé sur le territoire national de Vigipirate à "urgence attentat", après le meurtre d'un professeur dans un lycée d'Arras mi-octobre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin déclare qu'actuellement, la principale menace identifiée vient de "l'intérieur".

"Le risque principal, c'est le risque à l'intérieur, les gens autoradicalisés qui passent à l'acte", dit-il dans Le JDD ce dimanche 22 octobre.

Cette menace, il l'estime "très forte". "Il y a une acmé qui est possible lorsqu'il y a des moments médiatiques mimétiques", analyse-t-il.

"C'est évidemment le cas avec les attaques terroristes du Hamas contre Israël", à partir du 7 octobre dernier, dit-il, faisant référence notamment à l'enseignant tué le 13 octobre dernier et à la mort de deux touristes suédois en marge d'un match à Bruxelles trois jours plus tard.

"Rester très humble" sur les menaces extérieures

"On ne peut jamais exclure le fait que (...) les cellules terroristes se reconstituent. Mais aujourd'hui, on n'a pas de menaces caractérisées", précise le ministre, tout en appelant à "rester très humble" sur cette question.

"Il faut (...) être conscient du fait que les Américains et les Français se sont retirés de théâtres d'opérations où il y avait des entraînements, des financements, des cellules", explique-t-il.

"Ça rend le monde plus dangereux", prévient-il.

Le projet de loi immigration bientôt au Sénat

Alors que le projet de loi immigration du gouvernement doit commencer à être examiné au Sénat le 6 novembre prochain, Gérald Darmanin assure qu'il n'y a "aucune question taboue si c'est pour être efficace pour protéger les Français", alors qu'il était questionné sur les limites imposées par la Constitution ou la jurisprudence européenne en matière d'immigration.

Il relève cependant que la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) "ne (l)'empêche pas de faire (son) travail de ministre de l'Intérieur", arguant de respecter "l'intégralité des règles de l'État de droit" et la Cour.

Sur son projet de loi immigration et l'épineux débat autour de son article 3 consacré aux métiers en tension, Gérald Darmanin se dit prêt à "discuter". "L'heure est cependant assez grave pour qu'on ait des compromis sur des choses qui ne sont pas centrales", déclare le ministre.

"Certains veulent un décret ou une circulaire, d'autres que ce soit dans la loi. Nous discuterons donc de ce sujet comme de tous les autres, mais le gouvernement est attaché à des mesures de justice envers ceux qui produisent dans notre pays sans jamais poser de problème d'ordre public", explique-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com

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