Terence Davies : le génie du cinéma qu’il faut absolument (re)découvrir

Tom Blyth et Jack Lowden dans le rôle de Siegfried Sassoon (Les Carnets de Siegfried)  - Credit:Noir Lumière
Tom Blyth et Jack Lowden dans le rôle de Siegfried Sassoon (Les Carnets de Siegfried) - Credit:Noir Lumière

Le nom de Terence Davies, metteur en scène britannique disparu à l'âge de 77 ans en octobre dernier, est moins connu des cinéphiles que celui de ses compatriotes Mike Leigh ou Ken Loach.

Il s'agit pourtant d'un cinéaste de toute première importance que l'on a doublement l'occasion de découvrir ces jours-ci : soit dans les salles avec Les Carnets de Siegfried, son dernier chef-d'œuvre, soit, pour les Parisiens, en se rendant au Centre Georges-Pompidou où son œuvre se donne à voir dans son intégralité.

Né à Liverpool dans un milieu ouvrier, doublement ostracisé, car catholique et homosexuel, le jeune Terence Davies connaît une enfance difficile, sous le joug d'un père maltraitant comme il l'a raconté dans son premier long-métrage, Distant Voices, Still Lives (1988). Après dix ans passés à économiser, il suit des études d'art dramatique à Coventry et convainc le British Film Institute de lui donner une bourse. Ses premiers films – Une longue journée qui s'achève (1991), à nouveau une histoire d'enfance, et La Bible de néon (1996), chant d'amour au cinéma avec Gena Rowlands imposent son talent. D'emblée, le cinéaste affirme un style très personnel, majestueux, fait de lents mouvements de caméra, qui emprunte au théâtre et à la poésie.

Au fil des films, la veine autobiographique laisse la place au film d'époque d'inspiration littéraire. Terence Davies y magnifie ses actrices et transpose avec subtilité sa difficulté à être au monde dans de grands films d'amour [...] Lire la suite