Tennis: le bar au bord du court, la nouvelle attraction de l’Open d’Australie

Boire des bières, écouter de la musique et regarder un match de tennis quelques mètres plus loin. L’Open d’Australie pousse la si précieuse "expérience des fans" un cran plus loin depuis le début de l’édition 2024. Un bar de deux étages pouvant accueillir 400 personnes lèche désormais les contours des lignes du court numéro 6. Il y est servi à manger et tous types de boissons dans une ambiance festive animée par un DJ. L’initiative tranche avec la tranquillité et le silence exigés par les joueurs lors de leurs échanges. Elle n’a d’ailleurs pas trop plus aux frères Tsitsipas lors de leur match de double sur le court contre le Mexicain Miguel Angel Reyes-Varela et l’Allemand Daniel Altmaier (7-5, 7-5).

"Je ne suis pas un grand fan"

"Le DJ et tout ça, j’y ai furtivement prêté attention, c'était quelque part dans mon subconscient où je pouvais sentir le mouvement et tout ce genre d'action se dérouler en arrière-plan", a déclaré Stefanos, finaliste en simple en 2023. "Je ne suis pas un grand fan." Davantage habitué à l’agitation des courts annexes, son frère Petros s’est montré assez dérangé par cette nouveauté. "C'est beaucoup trop accessible au public", a-t-il regretté après le match. "C'était un peu bruyant, donc ce n'est pas si facile de se concentrer."

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Le Français Gaël Monfils, lui, assure n’avoir pas été trop dérangé par le fond sonore lors de son premier tour remporté face à l’Allemand Yannick Hanfmann (6-4, 6-3, 7-5) sur ce même court. "La musique? Pour être honnête, cela ne me dérange pas vraiment", a confié le Français de 37 ans, éliminé au deuxième tour ce mercredi. "J’étais juste concentré sur mon match. J’étais dans ma bulle, donc rien ne me dérangeait vraiment. Non ça va."

L’expérience ravit davantage les fans qui disposent d’une vue imprenable depuis la terrasse de l’endroit sur les échanges. Craig Tiley, patron du tournoi, veut en faire un nouveau pôle d’attraction du Melbourne Park au même titre que les grands courts (Rod Laver Arena, Margaret Court Arena…). "Nous espérons qu’il deviendra rapidement connu sous le nom du ‘party court‘ (le court de la fête, NDLR)", a-t-il confié dans une interview à Forbes. "C'est un modèle que nous aimerions étendre davantage sur le site à l'avenir."

Si les premiers retours des joueurs sont partagés, plusieurs suiveurs apprécient l’idée. C’est le cas de nombreux journalistes qui ont testé l’endroit ou de Judy Murray, la mère omniprésente du Britannique Andy Murray. "C’est un clin d'œil au sport et au divertissement qui deviennent de plus en plus importants pour attirer de nouveaux publics aux événements", a-t-elle validé sur X (ex-Twitter).

Le bar a aussi tendance à chauffer l’ambiance sur le court, comme ce fut le cas lors de la première victoire historique de l’Indien Sumit Nagal, soutenu par une importante communauté indienne, face au Kazakh Akexander Bublik. L’invité australien James Duckworth a aussi bénéficié du soutien de son public face au Français Lucas Van Assche finalement vainqueur en cinq sets dans ce qui pourrait vite ressembler à un petit chaudron. Pour le moment, aucun écart lié à une potentielle ivresse n’a été constaté au sein d'un public réputé plus sage que celui de l'US Open par exemple. Mais Stefanos Tsistipas a un peu mis en garde les organisateurs.

"Vous savez, il y a une toute petite balle jaune qui vole partout, et elle nécessite parfois votre concentration à plus de 100 %", conclut le Grec. "Si cela (le bruit) vous affecte à hauteur de 5%, nous sommes en difficulté. C'est pourquoi Wimbledon est l'un de mes tournois préférés, car il y a du silence et vous pouvez simplement vous concentrer et vous concentrer sur votre jeu."

Article original publié sur RMC Sport