Le temps zéro de l'Univers

10-43 seconde. L'origine exacte de l'Univers nous est masquée par le mur de Planck, au-delà duquel aucune théorie physique ne peut dire à quoi ressemblait le cosmos. Néanmoins, les chercheurs parviennent à s'en approcher de très près.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°927, daté mai 2024.

10-43 seconde ou le temps zéro de l'Univers. L'Univers nous échappe. Pas seulement par sa complexité, mais aussi parce qu'il est en fuite : à chaque instant il s'étend davantage. S'il est ainsi en expansion, une question se pose : que se passe-t-il si l'on rembobine son histoire ? S'il se dilate aujourd'hui, alors, par le passé, il a dû être moins étendu. Et, par conséquent, plus dense et plus chaud. C'est l'idée derrière la théorie du Big Bang, le modèle cosmologique qui tente de décrire l'évolution de l'Univers au cours du temps.

Si l'on veut regarder loin dans son passé, il faut regarder loin dans l'espace, puisque la lumière met du temps à nous parvenir. Les télescopes spatiaux comme le James Webb font des prouesses, mais les galaxies les plus lointaines qu'ils observent se sont formées lorsque l'Univers avait déjà quelques centaines de millions d'années. Le fond diffus cosmologique (CMB), qui correspond au rayonnement émis lorsque les premiers photons ont été libres de se mouvoir, lui, nous montre l'Univers tel qu'il était à 380.000 ans. Mais l'astronomie traditionnelle ne nous mènera pas plus loin.

Pour repousser les frontières du visible et du temps, il faut se tourner vers la théorie. Et faire parler les équations pour sonder les premiers instants de l'Univers, il y a 13,8 milliards d'années, un âge estimé grâce à des données du CMB récoltées, entre autres, par les télescopes spatiaux Planck et WMAP. La théorie a permis de découvrir la nucléosynthèse primordiale. "C'est un processus durant lequel ont été forgés les noyaux d'hydrogène et d'hélium, rappelle Marc Lachièze-Rey, cosmologiste à l'Université Paris Cité. Il s'est produit après seulement trois minutes. La quantité de ces noyaux a donc d'abord été prédite par le calcul, sur la base de la théorie du Big Bang. "

Par la suite, ces prédictions ont pu être testées observationnellement : "Et les deux coïncident !, app[...]

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