Tempête Ciaran: pourquoi il faut rester prudent malgré la levée des vigilances rouges

La prudence reste de mise. Si plus aucun département n'est placé en vigilance rouge par Météo France ce jeudi en lien avec le passage de la tempête Ciaran et que l'intensité du vent commence à faiblir dans l'ouest, les autorités continuent d'appeler la population à rester vigilante et rappellent qu'il existe toujours des risques d'accident.

"Ne sortez pas"

"Le vent se calme un peu, mais ne s'est pas calmé au sens où on peut sortir. (...) Ne sortez pas, n'allez pas prendre des photos, des vidéos", met en garde sur BFMTV Gaël Hamayon, maire-adjoint de Porspoder, dans le Finistère.

"Si vous constatez des dégâts matériels, n'intervenez pas, ne sortez pas, ne prenez aucun risque et continuez à respecter les règles", précise l'élu, appelant la population du département à rester chez elle.

"Il faut passer le message à nos habitants: restez chez vous!", abonde également sur notre antenne Jean-Paul Vermot, maire de Morlaix, également dans le Finistère.

Malgré la fin des vigilances, "on a des effets très locaux" en raison de la tempête, rappelle le capitaine Marc-Antoine Rougeot, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France sur BFMTV. Il évoquant notamment le cyclone qui a frappé l'île de Jersey et qui est un événement "imprévisible".

Arbres et débris sur les routes

L'élu de Morlaix souligne également que de nombreuses routes restent "encombrées par des arbres", après le passage des vents. "La circulation est difficile, même pour les services de secours", précise-t-il. De fait, après le passage de la tempête, des arbres ont pu chuter sur les routes et des débris peuvent s'être accumulés sur les axes routiers. Mieux vaut donc éviter de prendre le volant.

"Il ne faut pas que les gens prennent la route tant qu'on n'est pas assurés de leur sécurité", met en garde Ronan Loas, maire "Horizons" de Ploemeur, dans le Morbihan, sur notre chaîne.

"Le risque n'était pas qu'au pic de tempête. Maintenant, parce que les sols sont détrempés (...), les arbres sont sur des secteurs complètement chargés d'eau et le risque, c'est d'avoir des arbres qui tombent", explique-t-il également.

La maire adjointe au maire de Brest, dans le Finistère, Émilie Kuchel, se dit également inquiète à ce sujet. "La ville est assez dangereuse, parce qu'il y a beaucoup de toiture et de tôle froissée, de gros arbres sur les routes. On appelle les gens à ne surtout pas prendre leur véhicule et à rester encore chez eux", dit-elle.

L'élue souligne que les pompiers sont à pied d'oeuvre pour "déblayer aussi vite que possible" les axes routiers. "Mais en ce moment, ce n'est pas possible" en raison des intempéries qui se poursuivent, explique-t-elle.

Éviter les balades

Alors que les vents commencent à baisser en intensité, les élus locaux continuent de mettre en garde les habitants. "On va maintenir nos arrêtés d'interdiction d'accès aux forêts, voire à certains accès du littoral au moins jusqu'à la fin de journée", prévient le maire de Morlaix.

L'élu se dit inquiet. "Le risque c'est que les gens se disent: 'la tempête est passée, je vais me balader en forêt ou en bord de mer', et c'est là qu'on aurait du suraccident", estime-t-il.

"On est en journée, les gens vont sortir. (...) C'est là qu'on risque de s'exposer", déplore également le capitaine Marc-Antoine Rougeot.

Le capitaine souligne par ailleurs les difficultés des pompiers actuellement. "Il ne faut pas baisser la vigilance durant les 24 prochaines heures aussi parce que les secours sont fortement mobilisés, y compris pour des opérations courantes qui n'ont rien à avoir avec la tempête", explique-t-il sur BFMTV.

Ne pas s'approcher des côtes

Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, s'inquiète de son côté du "risque de submersion et de vagues géantes qui pourraient entraîner des dégâts".

Christophe Béchu rappelle que plusieurs dizaines de départements sont toujours en vigilance orange "compte tenu de la force des vents et des risques sur le littoral de submersion". Il appelle à "s'abstenir d'aller admirer ces vagues qui sont très dangereuses compte tenu de leur hauteur", alors qu'une vague de plus de 20 mètres a été enregistrée dans le Finistère.

"La vigilance reste de mise", souligne le ministre.

Prudence avec les câbles électriques

Autre risque, l'électrocution. Le gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité Enedis met en effet en garde la population face aux chutes de cables.

"Ne jamais toucher à des fils tombés à terre" ou à "un objet en contact avec une ligne électrique" rappelle l'entreprise.

À 7h ce jeudi matin, 1,2 million de foyers restaient encore sans électricité, dont 780.000 en Bretagne, selon Enedis.

Toutes les vigilances rouges ont été levées ce jeudi matin. 23 départements restent placés en vigilance orange, notamment dans le nord et le sud-ouest.

Article original publié sur BFMTV.com