La Tchétchénie de Ramzan Kadyrov impose désormais son diktat à la musique

Le régime de Ramzan Kadyrov, ici en mai 2023, a annoncé que certaines musiques « trop lentes » ou « trop rapides » seraient désormais interdites en Tchétchénie.
TATIANA BARYBINA / AFP Le régime de Ramzan Kadyrov, ici en mai 2023, a annoncé que certaines musiques « trop lentes » ou « trop rapides » seraient désormais interdites en Tchétchénie.

INTERNATIONAL - Diktat musical. Le régime de Ramzan Kadyrov, fidèle allié de Vladimir Poutine, a annoncé que certaines musiques « trop lentes » ou « trop rapides » seraient désormais prohibées du registre musical de la République de Tchétchénie, rapporte ce lundi 8 avril l’agence russe TASS. L’objectif affiché : la préservation de la musique nationale.

Lors d’une réunion tenue vendredi dernier, la ministre de la Culture, Musa Dadayev, a expliqué que le régime autoriserait désormais uniquement « les compositions musicales, vocales et chorégraphiques à un tempo allant de 80 à 116 battements par minute (BPM) ».

L’importation musicale jugée « inadmissible »

Selon cette directive, les nouvelles « créations musicales » devront être conformes à la « mentalité et au rythme musical tchétchènes », dans le but d’apporter « au peuple et à l’avenir de nos enfants l’héritage culturel du peuple tchétchène », rapporte CNN. La ministre de la Culture aurait aussi martelé qu’il est « inadmissible » d’emprunter « la culture musicale à d’autres peuples ».

Les artistes qui sont en cours d’écriture de leur chanson ont jusqu’au 1er juin pour revoir leur copie et se conformer à ces nouvelles règles, fait savoir Politico. Le média américain a d’ailleurs réalisé une liste de tous les titres internationaux qui ne correspondent plus aux standards tchétchènes, à l’instar de Shake it Off, de Taylor Swift, vraiment très rapide avec ses 160 BPM. Les Tchétchènes pourront cependant toujours écouter Crazy in Love de Beyoncé, Dancing Queen d’Abba ou même l’entêtant Baby Shark.

Depuis la prise de pouvoir de Ramzan Kadyrov en 2007, le régime étouffe toute forme de dissidence et persécute les personnes homosexuelles et LGBT. Début 2017, les experts des droits de l’homme de l’ONU ont exhorté les autorités à enquêter sur les allégations selon lesquelles les hommes gays étaient détenus illégalement, rappelle CNN.

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