Le tardigrade, cet animal presque indestructible, pourrait nous donner ses superpouvoirs

Cet animal presque indestructible doit sa résistance sans limites à des protéines qui gélifient son corps en cas de besoin. Des protéines qui parviennent à ralentir le métabolisme de cellules humaines.

Résistants aux chocs, à la déshydratation, à la congélation, etc., les tardigrades sont des êtres tout à fait hors du commun. Ils peuvent notamment survivre des décennies même après avoir perdu presque toute l’eau de leurs corps.

Cette résistance est en partie due à des protéines qui s’activent face au stress et forment des fibres dans les cellules du tardigrade. Des fibres qui s’assemblent entre elles, créant un gel qui protège le tardigrade (comme un deuxième squelette) et qui ralentit son métabolisme. Des chercheurs de l’Université du Wyoming (États-Unis) ont étudié en détail ce processus dans un article publié le 19 mars 2024 dans la revue Protein Science. Montrant en même temps que ce même processus de protection peut être induit dans des cellules humaines.

Le tardigrade possède des protéines qui gélifient pour protéger les cellules

Cette capacité de survivre à la déshydratation presque totale (nommée dessiccation) est l'un des superpouvoirs les plus étonnants des tardigrades. Car ils peuvent rester dans ce stade d’anhydrobiose (vie sans eau) pendant des années, en attendant que les conditions s’améliorent pour pouvoir se remplir d’eau à nouveau et reprendre leurs vies. Ils réussissent cet exploit grâce à des protéines protectrices, dont des protéines CAHS ("Cytoplasmic Abundant Heat Soluble", pour "abondantes dans le cytoplasme et solubles à la chaleur").

Une des espèces de tardigrade le plus étudiées (Hypsibius exemplaris) exprime la forme D de cette protéine (CAHS D) lorsqu’elle perd son eau à cause par exemple d’un stress osmotique (lorsque l’eau sort des cellules à cause d’une augmentation de la salinité du milieu). Plus le stress est fort, plus cette protéine sera produite. Si leur concentration est élevée, ces protéines se lient entre elles, formant des fibres. Puis ces fibres se croissent entre elles, prenant la forme d’un gel plus ou moins solide en fonction de la concentration de la protéine (qui peut dépasser 15 grammes par litre).

Grâce à ce gel, le[...]

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