Tantrisme, musique ou art culinaire, d’autres moyens d’atteindre l’orgasme s’il fait trop chaud pour le sexe

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Par temps de canicule, la dégénitalisation de l’orgasme (le fait de pouvoir jouir de toutes les parties du corps et non pas uniquement des zones génitales) permet d’avoir des rapports sexuels à moindre risque psychocorporels.

SEXUALITÉ - Chaleur et sexualité ne font pas forcément bon ménage. Quand le baromètre météo décolle, souvent la libido dégringole. Pour éviter l’infarctus, l’AVC, les malaises, les dyspnées et autres risques liés aux surchauffes, la sexualité n’est pas toujours à proscrire car elle peut s’adapter. Comment ? En métamorphosant les pratiques sexuelles communes - excitation, lubrification/érection, pénétration - au profit de pratiques moins intensives mais aux vertus tout aussi jouissives.

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Canicule et sexualité : prévention et gestion des risques

Par temps de canicule, la dégénitalisation de l’orgasme (le fait de pouvoir jouir de toutes les parties du corps et non pas uniquement des zones génitales) permet d’avoir des rapports sexuels à moindre risque psychocorporels. De quoi s’agit-il vraiment ? Principalement de jouissances sensorielles ou cérébrales qui induisent un état d’extase digne d’un orgasme génital. La différence est qu’ils peuvent provenir de zones multiples et souvent inattendues : orgasme culinaire, orgasme musical, « coregasme » sportif (à éviter si 40°), orgasme de la peau avec le « subspace » des milieux BDSM… Le plus connu demeurant sans conteste le tantrisme. Par sa pratique assidue, il permet aux connaisseurs d’atteindre des pics de jouissance qui concurrencent allègrement les récits des plus grands orgasmes génitalisés. À vrai dire, l’approche « pénétro-centrée » de la sexualité occulte encore bien des possibilités orgasmiques que les corps humains (féminin ET masculin) peuvent offrir. L’Occident reste assez frileux face à ces nouvelles cartographies du plaisir. Toutefois, les générations X, Y, Z, préparées aux étayages de l’orgasme grâce aux écrans et à l’arrivée d’Internet, semblent de plus en plus réceptives à ces nouveaux modes de jouissance. Si bien que des pôles de recherche ont été récemment créés, tels l’université du Connecticut et l’université de Besançon pour l’orgasme musical par exemple, ou encore le DU de Cyberpsychologie où l’on étudie la Transsexualité à Paris. C’est un fait, les travaux de recherche sur l’étayage de la sexualité sont en train de se développer.

Tout comme il est déconseillé de pratiquer des activités sportives en plein soleil, de trop grands efforts durant les rapports sexuels sont également à surveiller en période de canicule.

Et justement, alors que nous traversons un épisode caniculaire spectaculaire, il semble judicieux de se poser la question de la prévention des risques « d’accidents sexuels » lors des épisodes de fortes chaleurs, voire de canicule comme nous le vivons actuellement. Il n’y a pas encore de réelles études dédiées aux conséquences du réchauffement climatique sur la mortalité des individus en plein acte sexuel (on sait par contre que le stress ou encore une chaleur excessive prolongée sur le scrotum affaiblissent la vigueur des spermatozoïdes chez les hommes par exemple). Toutefois, tout comme il est déconseillé de pratiquer des activités sportives en plein soleil, de trop grands efforts durant les rapports sexuels sont également à surveiller en période de canicule. C’est pourquoi, les orgasmes dégénitalisés peuvent apparaître comme une première piste de réflexion (voire une solution) lorsque le baromètre météorologique s’emballe. Ces derniers, par leur double approche de décélération et d’érogénéisation du corps réduisent l’intensité physique globale au profit d’une intensité sensitive qui se niche avant tout dans le cérébral (le cerveau est disponible, en pleine conscience, focalisé sur les nouvelles sensations). C’est pourquoi, lors des fortes chaleurs d’été, les rapports dégénitalisés peuvent être plus « safe » physiologiquement que les rapports sexuels classiques. Sans compter que les orgasmes dégénitalisés peuvent engendrer un sentiment de liberté pour les nombreuses personnes qui ne se retrouvent pas dans le schéma ritualisé ou injonctif de la pénétration… ou encore pour celles et ceux (nombreux) qui redoutent une sudation importante durant l’acte, souvent vécue comme un « tue-l’amour », chez les couples récents notamment.

Tantrisme, slow-sex, « orgasmes de la peau » pour répondre aux surchauffes ?

Le tantrisme mais aussi le slow-sex, permettraient d’éviter ces désagréments tout en sortant du cadre orgasmique stéréotypé. La finalité n’est pas l’orgasme à tout prix mais la multiplication des plaisirs durant l’acte. Prendre son temps est un facteur majeur qui encourage le lâcher prise et la reconnexion à ses propres sensations. Slow-sex et tantrisme visent la détente, les vertus de l’apaisement… Caresses, regards, paroles échangées, découverte des zones érogènes remplacent des actes plus physiques potentiellement générateurs - lorsqu’il fait très chaud - de transpiration (souvent vécue comme anti-érotique) mais aussi d’hypertension, de malaise voire de risques cardiaques. Décélérer est donc un excellent exercice pour s’écouter, se sentir mieux et ne pas surchauffer.

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Par temps de canicule, l’orgasme musical est un autre moyen de s’octroyer une jouissance tout en évitant les risques de perte de conscience. Face à un morceau de musique vénéré ou encore à des notes suggestives et inattendues, le corps humain réagit (signe que la dopamine fonctionne et circule dans le corps). Chair de poule, creux dans le ventre, rouge aux joues, les manifestations sont nombreuses et peuvent aller même jusqu’à l’excitation sexuelle. Il produit dans notre cerveau une activation du circuit de récompense (système du plaisir) qui va induire une sensation de plaisir en libérant des neurotransmetteurs d’excitation, de bien-être, de sérénité, d’attachement et d’empathie. Il semblerait que les harmonies dissonantes ou inconnues, les changements de volume ou les apparitions de solistes produisent plus facilement des manifestations orgasmiques. Ces « orgasmes de la peau » comme le grand public les appelle désormais, pourraient, selon les travaux en cours (Connecticut), être ressentis par environ 55 à 86 % de la population.

D’autres orgasmes existent encore, tel l’orgasme culinaire qui prend sa source au niveau des papilles gustatives. L’extase vécue correspond aux différentes phases de l’orgasme, telles que les ont décrites les sexologues Masters et Johnson au cours des années 1960. Là encore, l’orgasme culinaire présente des caractéristiques identiques à celles de l’orgasme sexuel : libération de dopamine, d’endorphines et d’ocytocines (neurotransmetteurs du désir, du plaisir, des sensations de bien-être et de l’attachement). Une faculté au lâcher-prise et une disponibilité cérébrale loin de toute charge mentale, représentent deux conditions primordiales. L’orgasme culinaire diffère de l’orgasme génital dans la mesure où il convoque une érotisation maximale de la sphère buccale. À l’instar de l’orgasme musical, le plaisir sexuel est délocalisé. D’un point de vue analytique, l’orgasme culinaire est un retour au plaisir oral freudien. Et à l’instar de l’orgasme musical, il ne fait pas monter la température extérieure…

Tous ces exemples permettent non seulement de ne pas renoncer aux moments intimes en période de canicule, mais aussi de vivre des jouissances susceptibles d’élargir le spectre des pratiques érotiques des couples. L’été encourage les révolutions de l’orgasme. La sexualité a cette formidable capacité à se renouveler, se décaler, s’expérimenter à travers de nouvelles expériences. Quand l’été bat son plein, quand la canicule écrase les êtres et que la moiteur des corps alanguit les actes, d’autres formes de plaisirs peuvent se vivre, parfois jusqu'à la jouissance même.

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