Takieddine : la piste financière de Karachi est «certainement» la bonne

Ziad Takieddine à Paris le 19 avril 2013.

L'intermédiaire a mis en cause l'arrêt des commissions sur les contrats d'armement après l'élection de Jacques Chirac dans l'attentat de Karachi, qui avait fait 15 morts en 2002.

L’intermédiaire Ziad Takieddine a dit au juge antiterroriste Marc Trévidic sa conviction que l’attentat de Karachi était «certainement» lié à la décision de Paris d’arrêter le versement des commissions sur des contrats d’armement, a-t-on appris jeudi de source judiciaire. L’attentat avait fait 15 morts le 8 mai 2002, dont 11 ouvriers français. Le juge Trévidic étudie l’hypothèse selon laquelle cette attaque, plus qu’une action d’Al Qaïda, aurait été commise en représailles à la décision des autorités françaises d’arrêter le versement de commissions.

Ziad Takieddine semble priviliégier cette piste, selon son audition du 18 octobre, dont l’AFP a eu connaissance. Cette audition avait été réclamée par Me Olivier Morice, avocat de proches de victimes. Quand le juge l’interroge sur cette hypothèse d’un lien entre l’attentat et l’arrêt du versement des commissions décidé par Jacques Chirac en 1996 après sa réélection, Ziad Takieddine répond : «Certainement. Allez regarder du côté de ceux qui n’ont pas été payés là-bas.»

«C’est une avancée importante. C’est la première fois que M. Takieddine reconnaît qu’il peut y avoir un lien entre cet attentat et l’arrêt du versement des commissions. Le seul problème, c’est qu’on ne sait jamais avec Ziad Takieddine quand il ment et quand il dit la vérité», a commenté Me Morice, sollicité par l’AFP. Après avoir longtemps nié être intervenu sur le contrat Agosta de vente de sous-marins au Pakistan, Ziad Takieddine avait concédé en septembre 2012 avoir joué un «rôle» dans la conclusion de l’accord.

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