Le Tadjikistan sous la menace de plus en plus pressante du réchauffement climatique

Dirigé d’une main de fer depuis trente ans par le très autoritaire président Emomali Rahmon, le Tadjikistan enchaîne les catastrophes climatiques à un rythme accéléré. Réputé « château d’eau de l’Asie centrale », le pays fait aussi face à des problèmes d’irrigation et craint pour sa sécurité alimentaire.

De notre envoyée spéciale à Douchanbé,

37°C, un soleil qui tape fort et fait rechercher dès ce mois de juin l’ombre salvatrice des arbres. D’un côté, le repli vertigineux d’un flanc de montagne, et de l’autre, une rivière qui murmure au milieu des cailloux. Au milieu, pour cheminer, le ruban d’une poussière ocre qui s’infiltre partout.

Rien ne laisse deviner au premier abord qu’un drame s’est joué il y a trois semaines dans ce village à une heure de route au nord de la capitale, Douchanbé. Rien, sauf une odeur de moisi qui persiste dans l’air : malgré la chaleur étouffante, les tonnes de boue qui se sont déversées en quelques heures n’ont pas entièrement séché. Les bulldozers actifs tous les jours pour nettoyer les dégâts continuent à curer le lit de la rivière de cette masse gluante descendue des montagnes qui a tout emporté sur son passage : le terrain de jeu des enfants, des jardins, jusqu’à des moitiés des maisons au bord du cours d’eau.

« Ici, vous êtes dans mon salon, ici dans la chambre des enfants du voisin, ici encore dans leur cuisine » détaille un habitant.

Surtout, ces phénomènes se multiplient et s’aggravent à grande vitesse. « Rien que cette année, il y a eu au total 10 coulées de boue, témoigne le même habitant. Avant, c’était entre 3 et 5 par an, et jamais aussi énormes. »

« Le pays le plus vulnérable d’Asie centrale » au changement climatique


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