TÉMOIGNAGE. “Je suis tombée amoureuse d'un condamné à mort aux Etats-Unis et nous avons eu un enfant ensemble”

En souhaitant apporter son soutien moral à des hommes condamnés à être exécutés, Sigrid était loin d'imaginer ce qui l'attendait. Dès l'âge de 18 ans, elle entame ainsi une correspondance avec un condamné à mort plus âgé, avec conviction et engagement. “D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été contre la peine de mort. Je détestais les histoires de guillotine dans les cours d'histoire à l'école primaire. Je ne comprends pas que l'on puisse programmer la fin de vie de quelqu'un, quoiqu'il ait commis”, explique-t-elle. Quelques années plus tard, alors qu'elle étudie les langues à Copenhague, elle souhaite échanger avec un autre détenu, quelqu'un de son âge avec des sujets de conversation plus proches des siens. Sur un site dédié, elle tombe sur l'annonce d'Alan, 26 ans, déjà incarcéré depuis huit ans dans le couloir de la mort pour avoir enlevé, volé et enterré vivant un couple de retraités avec trois complices. Meurtres qu'il conteste. “Il n'était pas présent sur les lieux et n'a pas participé aux faits. L'un de ses coaccusés a accepté l'accord proposé par le procureur, et c'est Alan qui a payé pour les autres”, affirme Sigrid. Dans ses lettres, la jeune femme découvre l'appétence du jeune Américain pour la philosophie, la théologie et les différentes cultures, “des centres d'intérêts qui se démarquent des autres” et qui la séduisent. Alan devient son “meilleur confident”, puis son “âme sœur”. Elle (...)

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