Le syndrome de l'intestin irritable pourrait être dû à une intolérance à la gravité

Des viscères qui s'affaissent, un système nerveux qui y devient hypersensible : d'après une nouvelle hypothèse, le peu compris (et pourtant très commun) syndrome de l'intestin irritable pourrait être dû à... la gravité.

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) ne serait-il finalement qu’un autre nom pour une intolérance à la gravité ? Cette hypothèse pouvant soulever l’étonnement a été très sérieusement proposée par le Pr Brennan Spiegel, gastroentérologue et directeur de recherche à l’hôpital Cedars-Sinai (Los Angeles, Etats-Unis). Rassemblant tous les éléments connus sur cette maladie jusqu’à présent mal comprise, il parvient à les relier à notre capacité à gérer la gravité.

Nous savons que lorsque les personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable perdent du poids et font de l'exercice, elles se sentent mieux. Mais jusqu'à présent, personne ne savait réellement expliquer pourquoi”, remarque Brennan Spiegel. Il existe pourtant un point commun à ces mesures hygiéno-diététiques : “toutes ces techniques non pharmacologiques et accessibles vont changer structurellement la façon dont vous gérez la gravité !”. La gravité nous façonne toute notre vie sans que nous le remarquions, ajoute le scientifique. “Pour répondre à cette contrainte, notre corps a évolué pour supporter la charge abdominale grâce à un ensemble de mécanismes qui hissent les viscères dans une position verticale.” C’est l’affaiblissement de ces mécanismes qui contribuerait aux symptômes du SII, dont les plus communs sont les diarrhées, constipations, ballonnements et crampes abdominales.

Avis d'expert. D'après le Pr Robert Benamouzig, chef du service de Gastro-entérologie et oncologie digestive de l'hôpital d'Avicenne à Bobigny (AP-HP, Hôpitaux de Paris), il s'agit d'un travail factuellement juste dans sa recension des éléments connus sur cette maladie. "En revanche, il n'avance pas de preuve que la gravité en tant que force physique est réellement en jeu, et on ne peut pas implanter des capteurs de pression ou enfiler une combinaison anti gravité pour le vérifier." De ce point de vue, la différence entre "esbrouffe" et "théorie intéressante" peut être mince, ajoute-t-il, enjoignant de considérer l'hypothès[...]

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